la dague qui transperce le coeur + Mabel

Pensez-vous être quelqu'un de bien ? : elle aime penser que oui. une carrière dédiée à l'aide des personnes. elle risque sa vie, se confronte à toutes sortes de maladies pour soigner les autres. elle est p't'être pas la meilleure mais elle fait de son mieux pour être quelqu'un de bien.  Ta dernière bonne action ? : le coeur gros comme celui d'une baleine, elle s'est occupée d'un patient sans assurance et lui a même offert les médicaments nécessaires à son rétablissement. Tes plus gros pêchés ? : lui. lui et son putain de sourire qui la ferait fondre en deux secondes. même le coeur brisé, le visage ravagé de larmes, elle retournerait vers lui en courant. abandonnée, laissée, livrée à son propre sort, il reste toujours son point faible, son pêché. et dieu, qu'est-ce que c'est délicieux que d'avoir un pêché aussi doux, aussi aimant.

2 jours. deux petits jours qui lui semblent si longs. 48h qu’elle s’est réfugiée sous ses couvertures et qu’elle n’en sort plus. son cœur a mal, il saigne. une coquille vide, elle ne ressemble plus à rien. il est parti. il l’a abandonnée. c’est pas son genre de s’apitoyer comme ça, de se laisser aller. mais elle n’y arrive pas. trop difficile que de prétendre que tout va bien. des congés pris à l’arrache. le besoin d’être seule et de se morfondre en larmes. l’impression qu’un couteau lui lacère la peau à chaque seconde qui passe. parti pour son bien qu’il a dit. erreurs, foutaises. son départ la rendait misérable, mal. elle l’aime. si fort. elle le vit mal. elle a l’impression qu’on lui a arraché une partie d’elle, une partie de son âme. elle veut revenir en arrière, où tout allait bien.
« oh mabel… » une voix qui vient fendre le silence mortel qui règne chez elle depuis 2 journées entières. sa sœur. elle avait presque oublié qu’elle avait la clef de chez elle. ladite mabel ne répond pas à son appel et enfonce un peu plus sa tête dans son oreiller. un petit corps frêle qui vient la prendre dans ses bras. le monde à l’envers, la petite sœur qui console la grande sœur. une étreinte qui fait du bien, qui réchauffe le cœur devenu froid. « il est parti » la première fois qu’elle parle depuis son départ, 3 petits mots qui ont du mal à sortir de sa bouche tant ça faisait putain de mal. deux bras qui la serrent un peu plus fort. les larmes coulent un peu plus, mais sa présence fait du bien à son esprit. rester seule aurait été destructeur pour elle.
« ça fait mal. je sais. mais la mabel que je connais ne se laisserait pas faire et ferait tout pour retrouver son p’tit cul afin de lui botter les fesses ». elle arrive à lui décrocher l’ombre d’un sourire. le pouvoir du lien fraternel. elle a raison pourtant. mabel, c’est une femme forte qui se laisse pas abattre. elle s’éloigne de ses racines en étant comme ça. faut qu’elle se reprenne en main. « c’est dur » qu’elle murmure d’une voix cassée, brisée. c’est à son tour de serrer un peu plus sa petite sœur contre elle. elle en a besoin de ce câlin, de cet amour. elle apaise ses maux la petite, elle panse la blessure énorme qui transperce son être. « je sais. mais si quelqu’un peut être plus forte que ça, c’est bien toi. mabel, des gens comptent sur toi. tes patients ont besoin de toi. j’ai besoin de toi. »deux lèvres qui se déposent sur son front, lui offrant un baiser qui se veut rassurant. elle a presque honte la brune, d’être aussi faible et pitoyable. elle est censée être un modèle pour elle. « merci » qu’elle souffle. Un remerciement honnête, une prise de conscience nécessaire.
les larmes et l’apitoiement à la poubelle, elle devait reprendre sa vie. et puis, elle allait le retrouver et elle allait lui faire passer un sale quart d’heure.