every breath you take (blair & josh)

AirPods dans les oreilles, sifflotant joyeusement du Bon Jovi, Josh déverrouilla la porte de l’appartement qu’il partageait avec plusieurs étudiants. Libéré plus tôt que d’habitude par son père au travail, il était rentré avec l’idée de se vautrer dans le canapé avec des chips de tortillas et du chocolat noir. Il serait sûrement seul à cette heure-ci. En fait, c’était précisément ce qu’il pensait avant d’entendre un cri. Surpris, il coupa le son de son iPhone et laissa tomber ses AirPods sur un coin de la table. « Y’a quelqu’un ? » Il n’avait pas rêvé. Il avait bel et bien entendu un appel à l’aide… De la salle de bain. C’était la voix de Blair, il l’aurait reconnue entre mille. Et surtout, elle avait l’air paniquée. Elle appelait au secours. Aussitôt affolé, s’imaginant le pire, Josh courut vers l’entrée de la salle d’eau, prêt à défoncer la porte. Puis il envisagea d’essayer simplement de l’ouvrir et, à sa grande surprise, ce fut suffisant. Elle était là. Affalée sous la douche, mais dans une drôle de position. « Blair ! Blair, tu t’es fait mal ? » Il s’approcha aussitôt d’elle, tout aussi paniqué que l’intonation de la voix de la jeune femme quelques secondes plus tôt. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Attends, je… Je vais t’aider. » Troublé, il attrapa d’abord la serviette de la brune et l’en recouvrit plus ou moins, histoire de respecter sa dignité. Ce n’était certes pas la première fois qu’il la voyait complètement nue, mais il savait très bien qu’aujourd’hui il n’avait plus droit à ce plaisir. « Je vais te ramener dans ta chambre. Tu peux t’accrocher à moi ? Ou tu veux que je te porte ? Je devrais peut-être appeler une ambulance tout de suite, non ? » Ne connaissant pas encore le degré de gravité de la situation, tout sauf rassuré, le jeune homme perdait un peu les moyens.

pour une fois, appartement est déserté. t'es seule depuis plusieurs dizaines de minutes, depuis que t'es levée en fait. t'es assise confortablement sur le canapé du salon avec un café à la main et ton téléphone portable dans l'autre. tes colocataires sont tous allés vagabonder un peu n'importe où, chose étrange vu qu'il est neuf heures du matin. t'sais pas vraiment ce qu'ils font, mise à part maddy qui est partie faire quelques courses, mais tu sais très bien qu'elle a dû te mentir. mais tu ne vas aller la faire chier avec tes messages, tu vas sagement attendre qu'elle pointe le bout de son nez dans l'appartement pour lui parler. au moins, tu ne vas pas croiser le frangin de la brune. tu l'évites depuis que josh est revenu d'europe. pour toi, c'est plus simple de faire conne s'il n'était pas là plutôt que de lui parler. t'as pas envie de t’effondrer devant lui. t'as jamais vraiment digéré la rupture, même si, en soit, c'était la faute de personne. t'as toujours le coeur brisé, que tu tentes de cacher avec les soirées et les mecs de passage. tu soupires. tu finis par enfin lever ton fessier du canapé pour allumer l'enceinte et faire raisonner ta musique dans tout l'appartement. t'aimes bien être seule, sauf que le problème, c'est que tu t'ennuies très vite. alors tu décides de déménager ton ordinateur et des nombreux bouquins de cours pour avancer sur ces derniers. tu passes ta vie à bosser parce que t'as pas envie de te louper ni de décevoir ta famille. tu soupires de nouveau après dix minutes collée sur la même phrase. alors tu te lèves pour prendre l'un des cachets que tu gardes précieusement cachés de tous, dans une petite boite dans son armoire. personne ne vient là, mise à part maddy, mais elle prend les mêmes choses que toi. tu prends ta petite pilule avant de te remettre au travail.

les heures défilent, t'as passé ta journée sur ton ordinateur à taper sur les touches. tu soupires avant de refermer l'object technologique. tu scrolls sur ton téléphone, sans rien trouver d’intéressant. au bout d'une petite dizaine de minutes, tu décides d'aller prendre une douche. t'es seule, donc autant en profiter pour prendre une longue douche. alors t'es partie dans la salle de bain, tes affaires sour le bras. t'es allée sous l'eau sans fermer la porte à clé, de toute façon, personne ne va venir te faire chier. sauf qu'après quelques minutes, t'as perdu connaissance. t'es ouverts les yeux après plusieurs secondes, complètement sonnée. par chance, t'entends la porte de l’appartement qui s'ouvre au même moment. - y'a quelqu'un ? maddy ? oui, t'étais persuadée que c'était ta coloc qui est revenue plus tôt. tu commences à paniquer quand t'arrives plus à te relever. et puis tu bois apparaître le visage de josh. tu te maudis intérieurement t'avoir appelé à l'aide. « qu’est-ce qui s’est passé ? attends, je… je vais t’aider. » t'arrives à te redresser avec l'aide de ton ex, oubliant quelques instants qu'en fait, t'as rien sur toi. avec un sourire gêné, tu passes la serviette sur ton corps. - j'ai du perdre connaissance, honnêtement je sais plus trop. en fait, tu ne sais pas. mais t'as très certainement perdu connaissance à faire des cachets, chose qui arrive de plus en plus souvent. « je vais te ramener dans ta chambre. tu peux t’accrocher à moi ? ou tu veux que je te porte ? je devrais peut-être appeler une ambulance tout de suite, non ? » josh, il est paniqué, beaucoup plus que toi. - hey, je vais bien, ça va. j'ai rien de cassé t'inquiètes pas. tu tentes de la rassurer, sauf que tu manques, une nouvelle fois, de t'étaler par terre. alors tu t'accroches à lui pour ne pas te retrouver sur le sol. - ok, je ne pense pas qu'appeler une ambulance soit nécessaire, mais je veux bien que tu m'aides à retourner dans ma chambre. soyons honnête, t'arriveras jamais a y retourner seule et dans te casser la figure. premier amour ou pas, t'as besoin de son aide.

« Tu as perdu connaissance ? » répéta bêtement Josh, comme si c’était la première fois qu’il entendait parler de ce genre de choses. Mais en fait, la situation était vraiment inédite pour lui. Perdre connaissance sous la douche, c’était quand même un peu grave, non ? Est-ce que ça ne voulait pas dire qu’elle s’était cogné la tête ou quelque chose dans le genre ? Le jeune homme décida de garder ses préoccupations pour lui en premier lieu. Il devait d’abord l’aider à sortir de la douche et ensuite il verrait, même s’il se doutait bien qu’elle ne voudrait pas forcément de son aide. D’ailleurs, Blair essaya effectivement de se relever toute seule et elle aurait trébuché si elle ne s’était pas accrochée à lui. Alors sans dire un mot, il lui passa un bras au niveau de la taille et, une fois qu’il se fut assuré qu’elle s’était à peu près stabilisée, il l’aida à marcher. Elle avait seulement l’air un peu désorientée et il était un peu rassuré de constater qu’elle n’avait en effet rien de cassé. « Doucement. » Heureusement, la chambre de la brune n’était pas trop loin de la salle d’eau. Josh ne comptait plus le nombre de fois où il avait voulu frapper à sa porte pour lui dire quelques mots - mais il n’avait jamais osé. C’était donc dans des circonstances bien différentes qu’il poussa la porte de la chambre de Blair. Il l’aida à s’installer sur le lit, puis lui tourna momentanément le dos pour qu’elle ait le temps de bien replacer la serviette sur son corps. « T’es sûre que tu vas bien ? T’as pas mal à la tête ? » Une fois qu’il fut certain qu’elle était aussi habillée que possible au vu de la situation, il la regarda à nouveau et, comme d’habitude, il fut subjugué par sa beauté et son charme. Il avait à peine osé poser le regard sur elle depuis qu’il était rentré, parce qu’elle avait semblé vouloir l’éviter comme la peste. « Je peux t’apporter quelque chose ? Des vêtements, de l’eau, ton portable, quelque chose à grignoter ? »

- tu as perdu connaissance ? tu hoches la tête. c'est plus simple se s'en tenir à cette version. tu poses ton regard sur lui. - ouais, pourquoi ? tu penses que je me suis pétée la gueule sous la douche, complètement nue, pour que tu puisses venir me sauver ? ok, tu prends beaucoup trop la confiance avec des médicaments dans le sang. la vérité, c'est que t'as juste envie de lui prouver que t'arrives à de débrouiller seule, même si là, c'est tout le contraire. une fois de plus, tu replaces correctement ta serviette pour ne pas qu'elle parte. josh, il t'as déjà vu sans vêtements, mais c'était avant. une fois relevée, tu restes sonnée par ta petite pirouette dans la douche. quand tu vas raconter ça a maddy, elle va se foutre de ta gueule, c'est certain. et elle va t'en parler plusieurs jours, voir plusieurs semaines. ça va être l'enfer. péniblement, t'arrives jusqu'à ta chambre en t'appuyant sur josh. heureusement que t'as pris celle qui est le plus proche de la salle de bain. tu remercie jules par la pensée de te l'avoir laissé. tu grimaces jusque t'arrives enfin sur ton lit. t'es encore sonnée, mais tu n'as pas l'impression t'avoir mal quelque part. le harrington se retourne, et tu attrapes très vite ton plaid pour te couvrir. - t’es sûre que tu vas bien ? t’as pas mal à la tête ? tu prends le temps de réfléchir, comme si une douleur allait se déclencher d'ici quelques instants. - ouais, je pense. enfin je crois. j'ai mal nul part. tu hausses les épaules. t'as eu de la chance de ne pas t'être cogné la tête. t'arrives pas encore à faire le lien entre les médicaments et le malaise. t'es claquée et t'as passé la journée devant un écran d'ordinateur, ça doit être pour ça. - je peux t’apporter quelque chose ? des vêtements, de l’eau, ton portable, quelque chose à grignoter ? tu hausses de nouveau les épaules. t'as pas vraiment besoin de ton téléphone portable. niveau nourriture et boisson, ça peut aller. t'as pas besoin de te nourrir pour le moment. après quelques instants, tu te rappelles que t'es toujours sans vêtement, avec seulement une mince couverture pour te couvrir le corps. - j'veux bien m'habiller, parce que là c'est pas méga équitable. t'es habillé et pas moi, c'est pas fair-play. pour la première fois depuis qu'il est revenu au pays, tu prends le temps de détailler son visage. après a rupture, tu l'as évité le plus possible. t'as plus envoyé de messages, ni demandé de nouvelles à maddy. t'as pensé que ça t'aiderais à oublier, mais ça n'a pas réellement marché.

« J’aurais préféré, mais non, je me doute bien que tu n’as besoin d’aucun stratagème pour attirer quiconque auprès de toi. » Et encore moins lui. Il s’était retenu juste à temps d’ajouter ça. Parce que ç’aurait été une bêtise, assurément. Il n’avait pas le droit de lui dire ce genre de choses, quand bien même elles étaient vraies. Pourtant, il y avait beaucoup de choses qu’il aurait voulu lui dire, mais il n’était absolument pas certain qu’elle avait envie de les entendre et il ne se sentait pas la force de se faire éventuellement envoyer bouler et encore moins par elle. En réalité, c’était la première fois depuis son retour qu’ils s’adressaient mutuellement plusieurs phrases d’affilée, quelque chose qui ressemblait un tant soit peu à une conversation. Et même dans cette situation particulière, il devinait que c’était déjà difficile pour elle de devoir se faire aider pour retourner dans sa chambre. Et quand bien même elle paraissait seulement déstabilisée, il continuait à s’inquiéter pour elle, qui lui assura qu’elle n’avait mal nulle part. « D’accord. Mais s’il y a quoi que ce soit ou que tu sens encore étourdie dans quelques minutes, il faut que tu me le dises, s'il te plaît. En plus, s’il t’arrivait quelque chose, ton père me tuerait et tu aurais ça sur la conscience. » Sans plus tarder, Josh se retourna pour ouvrir l’armoire de Blair. « Si tu veux, pour que ce soit fair-play, je peux aussi me déshabiller. » Il espérait ne pas avoir besoin de préciser qu’il plaisantait. Parce qu’il sentait bien qu’il fallait détendre un peu l’atmosphère entre eux deux, les décoincer. Alors qu’ils avaient été si proches, si intimes auparavant, il se sentait désespéré qu’elle fuie autant sa présence. « Je suis désolé, certaines choses ne changent pas, je ne sais toujours pas assortir les vêtements entre eux. » Il s’approcha à nouveau d’elle pour lui passer des vêtements. Il avait trouvé ça gênant de regarder dans son armoire et avait attrapé les premiers sous-vêtements venus, ainsi qu’un jogging et un T-shirt pour dormir. Après tout, elle n’allait probablement pas sortir dans l’immédiat. Une fois qu’elle eut en main tous ses vêtements, il se tourna à nouveau pour qu’elle puisse s’habiller. « Je peux faire autre chose ? »

josh, il réplique en disant que t'as pas besoin de stratagème pour attirer quelqu'un. tu ne réponds rien, parce que le truc, c'est que t'as voulu attirer les mecs dès qu'il a quitté le pays pour essayer de l'oublier. chose n'y pas pas vraiment marché. alors quand il a débarqué dans l’appartement, t'as prit la fuite. tu ne pouvais pas refuser qu'il vienne, alors tu passes le moins de temps possible ici. tu le rassures, en disant que tout va bien. tu te sens bien, pour le moment du moins. - d’accord. mais s’il y a quoi que ce soit ou que tu sens encore étourdie dans quelques minutes, il faut que tu me le dises, s'il te plaît. en plus, s’il t’arrivait quelque chose, ton père me tuerait et tu aurais ça sur la conscience. t'esquisses un sourire. il a pas tort. ton paternel est surprotecteur, et même s'il connait josh, se dernier passerait un sale quart d'heure s'il t'arrive quelque chose. - promis, si je tombe encore une fois t'es la première personne que je vais appeler. tu finis par lui dire que t'aimerais bien t'habiller, histoire de ne pas trainer sans vêtements dans l'appartement. - si tu veux, pour que ce soit fair-play, je peux aussi me déshabiller. t'esquisses un nouveau sourire. t'as vraiment dû mal à te dire que ça fait quatre ans que vous n'êtes plus ensemble. et que ça fait autant de temps que tu ne parles plus de lui. t'as eu de la chance, personne ne t'as fait chier avec cette histoire, avec le fait que le mec que t'aimais est partit à l'autre bout du monde pour une durée indéterminée. - je suis désolé, certaines choses ne changent pas, je ne sais toujours pas assortir les vêtements entre eux. - c'est pas grave, merci. tu lui adresses un sourire, avant de commencer à t'habiller en vitesse. dans tous les cas, ce n'est pas comme si tu avais l'intention de sortir ce soir. tu as déjà prévu de de passer ta soirée sur ton téléphone, devant la télé, en attendant patiemment le revoir de ton amis. tu enfiles ton t-shirt lorsqu'il il te demande s'il peut faire autre chose. à la place de lui répondre, tu lui poses une nouvelle question. - c'était bien londres ?

« Merci. » Il n’était pas encore tout à fait rassuré, mais il ne comptait pas la laisser toute seule pour l’instant. Au moins, il pourrait s’assurer qu’elle allait effectivement aussi bien qu’elle le disait. Et puis maintenant qu’elle s’était habillée, il pouvait rester à côté d’elle attenter à sa pudeur. Il se tourna à nouveau vers elle, surpris par sa question. « Euh… Oui… Londres est une belle ville. Le temps est pourri, mais c’est agréable d’y vivre. » Sauf qu’elle n’était pas là et donc il manquait l’essentiel. La gorge un peu nouée, il s’assit à son tour sur le lit de Blair, tout en maintenant une distance respectueuse. C'était peut-être l'occasion ou jamais, il le sentait. « Bon, écoute, je… On n’a pas eu l’occasion de parler depuis que je suis rentré, mais… Je sais que t’as dit à Maddy que c’était ok si je voulais venir vivre ici. Mais si c’est pas le cas, ou si tu as changé d’avis, je comprendrais. Je pourrais aller ailleurs. » Elle n’avait peut-être pas envie de le voir. Elle lui en voulait peut-être. En fait, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle ressentait. Mais il savait que pour lui, déjà, c’était difficile. Plus, bien plus qu’il ne l’aurait cru. C’était une torture de la voir tous les jours alors qu’ils n’étaient plus ensemble. C’était une torture de ne pas pouvoir la prendre dans ses bras ni passer une main dans ses cheveux soyeux. Rien qu’à l’instant précis, il avait peur de se perdre dans ses beaux yeux. « Blair, je… On n’a jamais vraiment eu l’occasion de discuter après coup, mais… Je suis désolé pour ce qui s’est passé entre nous. Vraiment. Je croyais pour de vrai que ça pouvait fonctionner à distance si je revenais de temps à autre. J’aurais vraiment voulu avoir raison. Et je regrette… Je regrette de ne pas avoir eu la force de m’opposer à mon père, pour une fois. Je sais qu’au final, c’est de ma faute si on s’est séparés. Et ça n’efface rien, je le sais très bien, mais je te demande pardon de t’avoir fait du mal. »

- euh… oui… londres est une belle ville. le temps est pourri, mais c’est agréable d’y vivre. tu hoches la tête. au moins, tu sais que tu n'iras pas dans la capitale anglaise à cause du temps. pratique. tu ne sais pas quoi dire, quoi répondre. t'as redouté d'être seule avec lui depuis qu'il est revenu, parce que tu ne sais absolument pas quoi lui dire après quatre ans de séparation. avant que tu prononces une phrase complètement bateau, il te devance. - bon, écoute, je… on n’a pas eu l’occasion de parler depuis que je suis rentré, mais… je sais que t’as dit à maddy que c’était ok si je voulais venir vivre ici. mais si c’est pas le cas, ou si tu as changé d’avis, je comprendrais. je pourrais aller ailleurs. tu secoues la tête. hors de question qu'il parte. d'abord, parce que maddy l'a tuerait très certainement malgré sa gentillesse. et d'un autre côté, t'as pas envie de le voir habiter autre part. - pourquoi tu irais ailleurs ? ça ne me dérange pas que tu sois ici. c'est juste que .. je sais pas comment me comporter quand t'es là, du coup je fuis l'appartement. la fuite, c'est ta solution de facilité quand t'as pas vraiment envie de faire face aux événements. t'as juste pas envie de lui faire face, et tu ne sais même pas pourquoi tu stresses autant à l'idée de lui parler. tu secoues de nouveau la tête, quand t'entends josh dire que votre séparation, c'est de sa faute. - t'es pas la personne responsable de tout ça. beaucoup trop de choses ont fait que ça n'a pas tenu. et pas seulement à cause de la distance. par exemple, je t'ai pas retenu alors que ça m'a brisé le coeur de te voir partir. tu hausses les épaules. c'est la première fois que tu dis à quelqu'un que t'as eu le coeur brisé, même si ta famille doit s'en douter vu l'état dans lequel t'étais à cette époque. mais tu ne pensais pas dire cela à josh. en vérité, tu pensais embarquer ce secret dans la tombe. - y'a rien a regretter. au moins, on a essayé même si ça n'a pas marché. sauf que tu ne crois pas aux mots que tu prononces. toi aussi, tu regrettes le déroulement des événements. tu voulais que ça marche. tu soupires en te laissant tomber sur ton lit. - je comptais pas te le dire, mais j'ai hésité à partir à londres pour l'université. mon père était d'accord et je me suis renseignée vite fait sur la ville. et après coup, j'me suis dis que c'était peut-être mieux de rester ici. en fait, t'avais juste peur qu'il soit passé à autre chose. mais comme une débile, t'as pas appelé pour savoir la vérité, t'es juste restée en ville à te faire des films.

Quand elle lui dit que sa présence ne la dérangeait pas, il se retint de pousser un soupir de soulagement. « C’est cool. » Ce qui était moins cool, en revanche, c’était qu’elle ne sache pas comment se comporter quand il était là. Mais après tout, il était pareil, un peu mal à l’aise pas seulement à cause de tout ce qui avait bien pu se passer, mais aussi en raison de tout ce qu’ils ne s’étaient pas dit. « Fais comme avant. Fais comme si j’étais pas là. T’es même pas obligée de me parler, sauf si tu veux le sel ou la télécommande. » Bien entendu, il avait envie qu’elle lui parle. Il avait même envie que tout redevienne comme avant, mais il savait que ce n’était pas possible. Il s’était passé trop de choses. Et plus de quatre ans plus tard, ils mettaient enfin des mots sur leur ressenti respectif. « Non, t’as rien à te reprocher… C’était pas à toi à me retenir. Même si… Pour être tout à fait honnête avec toi, je pense que tu y serais arrivée. » Il ne savait pas très bien pourquoi il lui disait ça. Peut-être qu’il avait l’impression qu’ils pouvaient être enfin sincère l’un avec l’autre. Peut-être qu’il était tellement soulagé que les mots sortaient presque tout seuls. « Et je m’en veux beaucoup de t’avoir… Brisé le coeur. » Cette seule pensée lui tordait le coeur à son tour. Et en plus, il n’était pas d’accord avec elle. Parce que lui, il regrettait vraiment que leur relation se soit terminée. Parce que lui, il regrettait vraiment de ne plus être le gars qui pouvait lui faire du bien. « C’est vrai, tu… Tu voulais venir ? Si j’avais su, je… Enfin, je t’aurais vraiment accueilli avec plaisir. » Tant de choses auraient pu être différentes entre eux, des choses qui lui laissaient un goût amer dans la bouche. « Tu penses que… Tu penses que ça aurait pu fonctionner entre nous si j’étais resté, ou si tu étais venue, bref peu importe, si on avait pu être physiquement ensemble ? Tu penses qu’on s’aimerait encore aujourd’hui ? »

- fais comme avant. fais comme si j’étais pas là. t’es même pas obligée de me parler, sauf si tu veux le sel ou la télécommande. un nouveau sourire apparaît  sur ton visage. - comment avant ça voulait dire que ta soeur et moi on squattaient l'armoire tu t'appartient désormais. et j'me trimbalais à moitié a poil dans l'appartement, mais j'imagine que c'est moins gênant que ce que nous avons vécu y'a cinq minutes. tu hausses les épaules. t'as pas envie que les choses deviennent encore plus étranges entre vous, même si l'éviter, en soit, c'est étrange. - ok, on peut redevenir amis ? enfin, j'pense pas qu'on aient déjà étés amis, mais ça serait peut-être moins gênant de mettre un nom sur tout ça non ? sauf que d'un côté, t'as pas envie d'être son amie. avant que josh ne vienne dans l'appartement, tu pensais avoir réussi à l'oublier. sauf que tout s'est effondré quand t'as croisé son regard, le jour de son emménagement. - non, t’as rien à te reprocher… c’était pas à toi à me retenir. même si… pour être tout à fait honnête avec toi, je pense que tu y serais arrivée. et je m’en veux beaucoup de t’avoir… brisé le coeur. tu secoues la tête. - j'aurais peut-être dû. je sais pas, j'me disais qu'étudier à londres reste mieux qu'ici. et, mon coeur va .. mieux. t'inquiètes pas pour ça. pour une fois, c'est la vérité. ton coeur, il est presque entier, après quatre ans. - c’est vrai, tu… tu voulais venir ? si j’avais su, je… enfin, je t’aurais vraiment accueilli avec plaisir. tu hoches la tête. à cette époque, t'avais tout préparé dans ton esprit, jusqu'à ce que tu décides, du jour au lendemain, de tout arrêter. - ouais, enfin c'était une idée. mais je me suis dis que ça serait peut être bizarre de rejoindre son ex dans une ville de l'autre côté de l'atlantique. t'as juste prit peur à ce moment-là, alors t'as fais marche arrière du jour au lendemain, sans explications. - tu penses que… tu penses que ça aurait pu fonctionner entre nous si j’étais resté, ou si tu étais venue, bref peu importe, si on avait pu être physiquement ensemble ? tu penses qu’on s’aimerait encore aujourd’hui ? pour la première fois depuis qu'il est arrivé dans la colocation, tu croises son regard. t'as même pas besoin de réfléchir à la question que tu t'es posée des centaines de fois. - ouais, je pense. honnêtement, j'ai pas supporté cette distance géographique. le fait de ne te voir qu'avec un écran ou même le fait de savoir que tu n'allais pas revenir avant plusieurs mois ... j'suis désolée. t'as jamais aimé la distance. c'était pas un problème de confiance, mais plus de présence. le fait de ne plus t’endormir dans ses bras ou d’enlacer ta main dans la sienne. est-ce que vous seriez toujours ensemble aujourd'hui ? - peut-être. sûrement. en fait, j'pense qu'on aurait même un appartement et des animaux de compagnies.


Un sourire apparut sur son visage. « On laisse juste tomber à moitié à poils, alors. » Parce qu’il avait beau la respecter, il n’était pas de marbre face à elle, loin de là. Il avait connu le moindre recoin de son corps par coeur et il était prêt à parier qu’elle était toujours aussi superbe. Et bien entendu, ce genre de pensées ne l’aidait pas du tout. « On peut… On peut essayer, oui. D’être amis. » Tout son corps criait à l’injustice. Parce que la réalité, c’était qu’il ne voulait pas être son ami. Il voulait plus, beaucoup plus. Il voulait pouvoir prendre soin d’elle comme avant. Il voulait combler tous ses désirs. Il voulait beaucoup de choses qui lui étaient désormais interdites. « Je m’inquièterai toujours, B, quoi qu'il arrive. » Parce qu’il tiendrait toujours à elle. Parce qu’un premier amour marque à vie. « Ne sois pas désolée. Moi, ce qui me rendait fou, c’était que… Bah tu vois, avant qu’on soit ensemble, t’étais déjà super courtisée au lycée, dès ton arrivée. Ça me dérangeait de me dire que d’autres profitaient sûrement de mon absence. Mais le pire, c’était de me dire qu’eux, ils pouvaient te voir tous les jours. Ils pouvaient te parler face à face, sans écran interposé. Ils pouvaient te faire la bise. Tu m’as tellement manqué, si tu savais. » Il semblait qu’une fois les vannes ouvertes, elles ne se refermaient plus. Car maintenant qu’ils avaient commencé à parler de leurs sentiments, ils avaient enfin une vraie conversation. Et s’il était soulagé de mettre les choses à plat, ça lui faisait aussi de la peine de se rappeler d’un passé béni. Mais c’était encore pire d’imaginer l’avenir qu’ils auraient pu partager ensemble. C’était un véritable coup de couteau en plein coeur, en fait. Alors il esquissa un sourire en s’efforçant d’en plaisanter, comme pour rendre les choses moins lourdes. « On n’est peut-être pas si loin du compte que ça. On vit sous le même toit et on peut adopter des animaux quand tu veux. » Pris par l’émotion, saisi jusqu’au plus profond des tripes, il plongea son regard dans le sien. Les battements de son coeur s’étaient accélérés. « Il faut que je te pose la question… Tu penses que… Tu penses que nous deux, c’est foutu, perdu à tout jamais ? Qu’on pourra jamais… Redevenir comme avant ? »

laisser tomber le fait que tu te promènes en sous-vêtements dans l'appartement, c'est très certainement la meilleure chose. t'as jamais été trop pudique, mais avec josh, c'est plus pareil. - on peut… on peut essayer, oui. d’être amis. il n'a pas l'air convaincu, mais toi non plus. t'as juste envie de retrouver quelque chose de normal avec lui, de ne plus le fuir comme la peste. -  je m’inquièterai toujours, b, quoi qu'il arrive. - t'as pas à t'inquiéter. promis, tout va bien. mensonge. ton monde s'écroule depuis que t'as découvert que t'as une petite-soeur, que ton père a caché sa copine pendant trois ans. et tu prends des drogues pour réussir tes cours. franchement, t'as connu mieux. tu ne peux pas t'empêcher de t'excuser pour tout ce qui a pu se passer, parce que tu sais que t'es en partie responsable. josh, il te dit de ne pas être désolée, mais c'est plus fort que toi. tu secoues la tête à la suite de ses paroles, lorsqu'il annonce qu'il enviait les autres, ceux que tu croisais chaque jour au détour d'un couloir. - j'crois pas avoir été courtise. ou du moins, c'est pas eux que je regardais ... même après que tu ais quitté le lycée. c'est pas avec eux que je voulais être. toi aussi tu m'as manqué. tu ne sais même pas pourquoi tu lui dis tout ça. mais t'en rajoutes pas plus, ta phrase est déjà pleine de sous entendus. il t'a énormément manqué, et c'est encore le cas aujourd'hui. - on n’est peut-être pas si loin du compte que ça. on vit sous le même toit et on peut adopter des animaux quand tu veux. un sourire apparaît sur tes lèvres. ça fait déjà quelques temps que tu y penses, à adopter un animal. mais le lus compliqué, ça reste de convaincre le reste de la coloc. - c'est pas faux. vraiment ? tu me soutiens si jamais les autres ne veulent pas ? t'es pas certaine qu'ils ont dire non. au pire, tu vas sortir la carte des yeux e chien battu, ça marche presque à chaque fois. tu t'assoies en tailleur sur le matelas, jouant nerveusement avec ta couverture. - il faut que je te pose la question… tu penses que… tu penses que nous deux, c’est foutu, perdu à tout jamais ? qu’on pourra jamais… redevenir comme avant ? que répondre à ça ? t'en sais rien. t'es complètement paumée. mais tu y a pensé. évidemment que t'as pensé à cette éventualité. - j'aimerais te dire que oui, c'est possible. mais la vérité, c'est que j'en ai aucune idée. je .. ma vie est vraiment chaotique en ce moment et j'ai pas envie de t'embarquer là-dedans. en vérité, t'es juste épuisée. entre les cours, ta famille et la peur de voir maddy se faire briser le coeur par un connard, t'as pas le temps de penser à toi. à vous.

Mettre des mots sur ses sentiments, surtout face à la personne concernée, avait un effet libérateur. Malheureusement, l’inverse, c’est-à-dire entendre l’autre exprimer ce qu’elle avait ressenti, ça pouvait faire mal. Lui, il se sentait très mitigé. Parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher d’être content en sachant qu’elle n’avait voulu être qu’avec lui. Pourtant, il le savait déjà. Ça n’avait jamais été un problème de confiance. Blair avait beau être la plus parfaite, il savait que quand ils avaient été ensemble, elle n’avait jamais regardé un autre que lui. Pendant deux ans, il n’y avait jamais eu d’histoire de ce genre. Ils se suffisaient tellement l’un à l’autre. Avec le recul, il n’était même pas certain de pouvoir retrouver une relation pareille un jour. Parce qu’à Londres, même longtemps après leur rupture, il voyait Blair dans chaque femme qu’il avait invitée au restaurant, dans chaque femme qu’il avait ramenée chez lui, à chaque fois où il avait essayé de tourner la page ne serait-ce que pour une nuit et il pensait à elle même quand il s’abandonnait totalement. Mais ça, il n’allait pas le lui dire, parce qu’il était hors de question de passer pour un coureur de jupons à ses yeux. Il voulait tellement qu’elle ait une bonne image de lui, aujourd’hui encore. « Je te soutiendrai toujours, B. » Le temps était, semble-t-il, aux aveux. Crever l’abcès, plus de quatre ans après. « Je serai prêt à m’embarquer dans n’importe quoi pour toi. » Il mourait d’envie de l’embrasser. Il devait vraiment faire un effort pour se retenir ; alors au lieu de ça, il posa délicatement une main sur la sienne. Cette main qu’il aimait tellement prendre en public, cette main qui l’avait tellement fait frissonner en privé. « Parle-moi, s’il te plaît. Qu’est-ce qui se passe pour que tu me dises ça ? »

depuis votre séparation, tu ne lui avais pas adressé la parole. tu pensais que c'était mieux si tu coupais tout contact, que ça t'aiderais a tout oublier plus facilement. et ça a marché, quelques temps avant qu'il ne revienne hanter tes pensées. tu savais très bien que tu allais retrouver sa route à un moment, étant très proche de sa frangine. mais tu ne pensais pas avoir une discussion aussi ouverte avec lui sur ce que tu peux ressentir depuis votre séparation. t'as toujours éviter le sujet, que ce soit avec maddy ou quelqu'un d'autre. en vérité, t'as jamais voulu parler de la séparation de votre couple, t'as préféré tout enterrer en pensant que la douleur allait passer plus vite. il a suffit que tu croises son regard quelques instants pour que tout s’effondre et que les souvenirs reviennent. - je te soutiendrai toujours, b. t'esquisses un mince sourire. tu sais que tu peux compter sur lui. même si vous ne vous êtes que très peu parlé en quatre ans, vous aviez décidés de vous quitter en bon terme. - je serai prêt à m’embarquer dans n’importe quoi pour toi. tu secoues la tête. ton corps frissonne lorsque vos mains entrent en contact. c'est là que tu te rends compte que tes sentiments n'ont pas changés. mais t'as l'impression de sombrer et t'as pas envie de l'embarquer dans ta chute. - et je te laisserais pas faire, pas pour l'instant. tu secoues de nouveau la tête. tu lui dis que ta vie est chaotique, sans pourtant en rajouter plus. - parle-moi, s’il te plaît. qu’est-ce qui se passe pour que tu me dises ça ? tu fermes les yeux quelques instants avant de te lever, brisant ainsi le contact de vos mains. t'as pas envie de le décevoir, et s'il sait que tu prends des drogues pour réussir à suivre tes cours, il va être déçu. tu te maudis t'avoir fait un malaise sous la douche. sans ça, tu aurais pu continuer à fuir. tu fais les cents pas, à la recherche des mots que tu vas prononcer. - ok. j'ai l'impression que je vais jamais réussir mes études, que je vais totalement me plantée, et je viens d'apprendre que j'ai une demi-soeur âgée d'un an. le fait que tu viens tout juste d'apprendre l'existence de ta soeur, c'est pas vraiment ça le plus gros problème, c'est plus ton addiction pour la drogue que tu partages d'ailleurs avec maddy. sauf que vous êtes toutes les deux dans le déni le plus total, avec toujours une raison pour contrecarrer ce genre d'arguments. une question te taraudes les lèvres, et ça te permet de changer quelque peu le sujet. - tu ne m'en a jamais voulu de te laisser partir sans rien dire ?

Et finalement, il s’est lancé. Il exprime ses sentiments. Il lui dit qu’il sera toujours là pour elle. Il lui dit qu’il serait prêt à s’embarquer dans n’importe quoi pour elle. Et il le pense vraiment. Mais là, la sentence tombe. Elle le laissera pas faire. Désorienté, il se demande pourquoi. Est-ce que c’est parce qu’elle n’a pas envie de lui ? Ou est-ce que c’est parce qu’elle veut le protéger ? Même si son coeur espère vraiment que la deuxième option est la bonne, il n’ose pas poser la question. Parce qu’il a peur d’entendre la réponse. Parce qu’il a peur, quatre ans plus tard, de ne pas être prêt pour ça. Alors il se contente de l’écouter. Parce que ce qu’elle a à dire, c’est du lourd. Il s’apprête à la rassurer par rapport à ses capacités intellectuelles quand elle lâche une bombe. Sous le choc, il faut plusieurs secondes à Josh pour réaliser ce qu’elle a dit. « Attends… Ton papa a une fille en bas âge ? » C’est forcément ce que ça veut dire. Et pourtant, ça lui semble tellement… Improbable. « Donc, euh… Il a une femme dans sa vie ou… Ou c’était passager ? » Il a conscience de marcher sur des oeufs. Parce que s’il a l’habitude que ses parents lui mentent, il se demande comment il réagirait face à une annonce qui décoiffe à ce point et autant de temps après. « Je suis désolé que tu l’aies appris seulement maintenant. Tu… Tu as discuté avec ton père alors ? » Il a envie de la prendre dans ses bras, mais elle s’est levée pour faire les cents pas. C’est vrai qu’elle n’a pas du tout l’air joyeuse. « Pourquoi tu dis que tu vas te planter dans tes examens ? C’est vraiment difficile ? » Ça l’est sûrement. Il aurait bien voulu être vétérinaire, lui. Mais il ne sait pas s’il aurait eu le niveau et, surtout, son paternel ne l’aurait pas laissé faire. Il y avait tellement de choses qui étaient guidées par ce dernier. « Non, je t’en ai jamais voulu pour quoi que ce soit. Je m’en suis seulement voulu à moi. De ne pas être resté. Et pour plein d’autres choses. Je voudrais… Je voudrais seulement que tout redevienne comme avant. »

- attends… ton papa a une fille en bas âge ? tu hoches la tête. que ton paternel a une copine, c'est pas vraiment le problème mais qu'il ai un autre enfant et qu'il ne vous a rien dit, c'est ça qui te blesse le plus. - oui. elle a un an. je viens de l'apprendre, mais je ne sais pas si les autres sont au courant de cette partie-là. t'as l'impression d'avoir été remplacée par cette petite fille qui n'a rien demandé, tu te trouves débiles d'être jalouse d'un enfant en bas âge. - donc, euh… il a une femme dans sa vie ou… ou c'était passager ? tu sais très bien qu'helly n'est pas qu'une femme de passe, t'as pu le voir dans les yeux de ton paternel. - il est amoureux d'elle, ça se voit. c'est pas une femme de passage. j'pense qu'elle va rester encore longtemps. tu hausses les épaules. tu ne l'a connait pas encore, tu l'as croisé de loin, lorsqu'elle a déposé ton père devant l'entrepôt.- je suis désolé que tu l’aies appris seulement maintenant. tu… tu as discuté avec ton père alors ? discuter, c'est pas vraiment le mot. t'étais tellement butée que c'était beaucoup plus une dispute qu'une discussion. - oui. enfin, il n'a pas eu le choix de me le dire. je l'ai vu avec elle. t'arrêtes pas de penser à ça, d'ailleurs. tu te demandes toujours pourquoi ton paternel n'a rien dit, même après les explications que tu as eu. avec toute cette histoire, t'as pas eu le temps de te concentrée sur tes cours. t'as pas la tête à réviser. - pourquoi tu dis que tu vas te planter dans tes examens ? c’est vraiment difficile ? - honnêtement, j'suis débordée. et avec cette historie de soeur, j'ai pas eu le tête à me concentrer dessus. j'ai pas envie d'échouer. c'est ton pire cauchemar, de ne par réussir tes études, d'échouer et de voir la déception dans les yeux de tes proches. tu te prends beaucoup trop la tête, mais t'as toujours été comme ça. - non, je t’en ai jamais voulu pour quoi que ce soit. je m’en suis seulement voulu à moi. de ne pas être resté. et pour plein d’autres choses. je voudrais… je voudrais seulement que tout redevienne comme avant. » toi aussi, t'as envie que les choses redeviennent comme avant. si tu pouvais retourner à l'époque de ta première année de lycée, tu le ferais sans hésiter. - j'ai toujours pensé que tu m'en voudrais ... les universités sont géniales à londres, et j'avais pas envie de te priver de ça. j'aurais peut-être dû venir, les choses seraient sûrement différentes aujourd'hui.

Sonné, médusé même, il reste silencieux pendant quelques minutes. Lui-même ne sait pas encore il réagirait s’il se découvrait un demi-frère ou une demie-soeur cachés pendant un an, alors que leur famille n’est pas très unie. Les Mayfield, eux, sont une famille aimante, donc en quelque sorte, c’est pire. « Et… Tu es contente pour ton papa ? » Pour elle qui n’a jamais connu sa maman, ça doit être difficile. Et en même temps, Gary a consacré toute sa vie d’adulte à ses enfants, alors il la connaît suffisamment pour savoir que si son père est heureux, elle le sera aussi. Mais le mensonge doit être vraiment dur à avaler, surtout que s’il a bien compris, elle l’a plus ou moins pris sur le fait accompli. Il comprend qu’elle a beaucoup de choses dans la tête en ce moment et il ne sait pas quoi faire pour l’aider. « Tu as prévu d’en parler avec les autres ? » Il n’a pas vu Caïro depuis un petit moment et il ne sait pas si ce dernier est au courant. Les garçons sont généralement moins portés sur l’expression de leurs sentiments… Même si avec Blair, ça fait longtemps qu’il aurait aimé savoir ce qu’elle pense. « Tu t’es lancé dans une voie difficile, mais tellement honorable. Sauver les animaux, c’est de mon point de vue le plus beau métier du monde. » C’est d’ailleurs un de leurs points communs, leur amour et leur engagement vis-à-vis des boules de poils. « Peut-être, oui. Tu sais… Moi aussi, il y a des choses dont je ne voulais pas te priver. Je me disais que comme t’es encore plus jeune que moi, t’avais une foule de possibilités devant toi. Je pensais pas à d’autres rencontres, mais je me disais que… Tu sais ce que c’est, les jeunes qui sont en couple. On refuse parfois des opportunités et on s’amuse un peu moins que les autres, parce qu’on a envie de rester avec la personne qu’on aime. Et parfois, on le regrette ensuite. J’avais peur qu’à cause de moi tu fasses des choix ou te prives de certaines possibilités que tu regretterais par la suite. » Il a envie qu’elle arrête de faire les cents pas, qu’elle revienne s’asseoir sur le lit. Il la fixe intensément. « J’ai adoré Londres en elle-même. Mais tu n’étais pas là, et c’est ça qui a tout gâché. Chaque visite, chaque découverte, chaque fou rire, chaque nuit, j’aurais voulu les partager avec toi. Et je pensais à toi tout le temps, une chanson, une odeur, un chien que tu aurais trouvé trop mignon. J’ai essayé de tourner la page… Mais je n’y suis jamais arrivé. »

t’es toujours bouleversée par la nouvelle, par les mensonges de ton paternel. tu ne sais même plus quoi penser à propos de ça. -  et… tu es contente pour ton papa ? t’en sais rien. tu cogites, mais t’arrives toujours pas à savoir si tu es heureuse pour lui ou non. - j’en sais trop rien. pour le moment, c’est son mensonge qui me bloque. j’arrive pas à voir au-delà. depuis que t’as surpris ton père avec helly, tu ne lui a pas reparlé. tu prends tes distances, histoire de réfléchir à tout ça. la seule chose que tu sais, c’est que tu n’en veux pas à cette mystérieuse femme dont tu ne possèdes que le nom et les fragments d’un visage dans ton esprit. le pire, c’est cette petite fille. elle n’a rien demandé, mais tu te dis que sans elle tout serait plus simple. - tu as prévu d’en parler avec les autres ? tu hoches la tête. c’est inévitable. tu dois en parler à tes frères. l’un d’eux est déjà au courant, mais tu ne sais pas si ton aîné à la moindre idée de ce qui peut se tramer en ce moment. - oui, pour voir comment ils prennent la chose. caïro est déjà au courant, mais je n’ai pas eu le temps de lui parler. je pense qu’il doit être celui qui prend ça le plus mal. ton frangin, c'est celui qui admire le plus ton paternel. celui-ci a toujours tout fait pour vous, et vous l'avez toujours admirés pour ça. mais avec son mensonge, t'as l'impression que ta famille va imploser. tu redoutes les reactions de tes frères et des conséquences de toute cette histoire sur votre famille. vous avez toujours été soudés mais là, les choses ont changées. -  tu t’es lancé dans une voie difficile, mais tellement honorable. sauver les animaux, c’est de mon point de vue le plus beau métier du monde. t'esquisses un sourire. c'est dans doute cette passion commune qui vous a permis de vous rapprocher, de passer au-dessus du fait qu'il n'était pas simplement le frère aîné de l'une de tes meilleures amies. celui-ci te dis qu'il ne voulait pas te priver de ta jeunesse, des opportunités qui auraient pu t'être proposées. à l'époque, tu ne savais pas vraiment où cette relation allait vous mener, mais tu te voyais déjà passer un bon bout de temps à ses côtés. - dans un sens, c'était peut-être voué à se terminer quand tu as quitté le lycée. j'en sais rien .. personne n'avait envie de freiner l'autre, de lui faire manquer des opportunités. c'était peut-être la meilleure chose à faire, même si ce n'était pas ce que nous voulions. la vérité, c'est que t'es pétrifiée. t'as pas peur de retomber dans ses bras, bien au contraire. mais tu es pétrifiée à l'idée que quelque chose vous séparent de nouveau, et que tu te retrouves dans le même état qu'il y a quatre ans. tu plonges ton regard dans le sien lorsque tu l'entends dire que londres, c'était pas pareil sans toi. pourtant, tu t'étais persuadée qu'il était passé à autre chose, que tu n'étais qu'un souvenir de ses années lycées. une fois de plus, josh te prouve que tu avais tort sur toute la ligne. tu reprends place à ses côtés, sur ton lit. - j'avais peur que tu sois passé à autre chose, c'est essentiellement pour ça que je suis pas venue en angleterre. on avait rompus deux ans plus tôt, et je me suis dis que tu avais forcément retrouvé quelqu'un. que j'étais de l'histoire ancienne. honnêtement, j'avais pas envie de débarquer pour te voir dans les bras d'une autre ou même de l'imaginer. c'est à ce moment là que j'ai commencé à suivre ta soeur en soirées pour essayer de t'oublier. visiblement, ça n'a pas vraiment bien marché.

« Oui, je comprends. » Enfin non, il ne comprend pas ce qu’elle ressent précisément, puisqu’il n’a pas traversé cette situation. Mais il comprend que les mensonges parentaux soient parmi les plus difficiles à digérer. La première fois qu’il a découvert que sa mère avait des amants, il a eu beaucoup de mal à s’en remettre. Aujourd’hui encore, il ne sait pas s’il a autant de respect pour elle qu’avant. Ce n’est pas la même chose, mais il a quand même une petite idée de ce que ça peut faire. « T’as raison, c’est mieux qu’ils soient au courant, même si ce serait encore mieux que ça vienne de lui. » Mais si elle ne dit rien, ils risquent de se sentir trahis. Heureusement, Caïro est au courant. Josh aurait eu horreur d’avoir une information aussi importante au sujet de sa famille que lui-même ignorait. Il fallait qu’il pense à l’appeler le plus tôt possible. Si Caïro le prenait aussi mal, il fallait au moins qu’il lui propose d’aller se changer les idées. Et à elle aussi. « Et si ce week-end, une matinée, quelques heures, tu me laissais faire quelque chose pour te distraire ? Une escapade qui te fera vraiment du bien, pas une fête où on boit jusqu’à en oublier son prénom. Ça te changerait les idées. » Il ne sait pas si elle va accepter, parce que leur relation est devenue quasiment inexistante depuis leur rupture. Peut-être parce que leur rupture est tout sauf normale, au fond. Pourtant, pour essayer de sauver la face, il est tenté d’aller dans son sens, de lui dire oui. Mais finalement, il ne peut pas. C’est trop malhonnête. « Non… Non, je pense pas que c’était la meilleure chose à faire. Je crois au contraire que quand on a quelque chose de si précieux, il faut faire tout ce qu’il faut pour le préserver. » Même si parfois, on ne se rend compte de ce qu’on a perdu qu’après coup, quand on n’arrive plus à retrouver la même chose. « Pour être tout à fait honnête, j’ai essayé de sortir avec deux ou trois filles, mais ça n’a jamais tenu plus de quelques semaines. Parce qu’il leur manquait toujours quelque chose. Parce qu’elles n’étaient pas toi. Tu te souviens que… Que je t’appelais ma huitième merveille du monde ? Eh bien, personne ne t’arrive à la cheville, B. Je t’aurais accueillie les bras ouverts. Je t’accueillerais toujours les bras ouverts. » Il dépose un baiser délicat sur sa joue, parce que c’est plus fort que lui.

étrangement, t'es même plus en colère quand t'évoques ton paternel. - t’as raison, c’est mieux qu’ils soient au courant, même si ce serait encore mieux que ça vienne de lui. t'espères simplement qu'il va le faire rapidement, que vous puissiez tous en parler. - il n'a pas vraiment le choix de l'annoncer à l'aîné, sachant que caïro et moi sommes déjà au courant. ce n'est qu'une question de temps avant que tout la petite famille soit au courant et qu'une guerre se déclare pour entre ceux qui veulent laisser une chance à helly et ceux qui veulent qu'elle n'entre pas dans vos vies. - et si ce week-end, une matinée, quelques heures, tu me laissais faire quelque chose pour te distraire ? une escapade qui te fera vraiment du bien, pas une fête où on boit jusqu’à en oublier son prénom. ça te changerait les idées. l'idée est bonne. t'as envie de le retrouver, d'avoir un semblant de relation normale avec lui. même si tu sais que la normalité pour vous, ça ne consiste pas à être amis. - c'est une très bonne idée. j'ai besoin de prendre l'air et de sortir de l'appartement. sinon, je pense que je vais devenir folle. t'as besoin de sortir, de te changer les idées même quelques heures. et puis, c'est très certainement maddy qui va t'embarquer dans l'une de ses soirées où tu vas boire jusqu'à passer la nuit dans les bras d'un inconnu. ces soirées-là, c'est toujours la même chose. - non… non, je pense pas que c’était la meilleure chose à faire. je crois au contraire que quand on a quelque chose de si précieux, il faut faire tout ce qu’il faut pour le préserver. tu sais que josh a raison, sauf que c'est plus simple pour toi de te dire que c'était la meilleure solution.  - tu penses que ça aurait pu marcher, entre nous ? même avec la distance ? c'est une question que tu ne cesses de te poser depuis que t'as recroisé son regard, après quatre ans. aux fils des années, tu t'es persuadée que c'était pour le mieux, que la distance avait tué votre couple. sauf que tu regrettes de ne pas avoir fait assez d'efforts. t'es jalouse rien que de l'imaginer avec d'autres. sauf que t'as rien à dire, vous avez tous décider de vous séparer. t'as ta part de responsabilité. surtout que, toi aussi, t'as pas passé quatre années totalement seule, même si t'as pas eu de vraie relation depuis josh. - oui, je m'en souviens .. avec ce surnom, tous les souvenirs de votre relations remontent dans son esprit. t'étais heureuse, vraiment heureuse. t'as essayé de retrouver ça ces quatre dernières années, en vain. - honnêtement, je mérite plus ce surnom. j'ai dépassé beaucoup de limites en quelques années avec des soirées où je ne me souvenais même plus du prénom du mec qui dormait à côté de moi. j'ai pas envie de te décevoir, que tu te rendes compte que j'ai tellement merdé depuis que t'es plus là. je .. j'suis pas certaine que la fille dont t'étais tombé amoureux est encore là.

Il ne sait pas très bien quoi dire. Il a longtemps fréquenté la famille Mayfield, avant de partir à Londres. Et il les a toujours admirés. Parce qu’ils sont une famille unie, même s’ils ont perdu quelqu’un de très cher à leur coeur. Et il les aime vraiment beaucoup, même si c’est seulement avec Caïro qu’il a gardé le contact pendant toutes ces années, même s’ils se sont un peu méfiés de lui par principe quand il a avoué ses sentiments pour Blair. Alors il espère que tout ira bien pour eux, même si leur famille ne sera plus comme avant, même s’il y a de nouveaux membres. Ils méritent tellement d’être tous heureux. Et s’il ne sait pas très bien quoi faire, il peut en revanche proposer à Blair de lui changer les idées. Et il est heureux qu’elle accepte. Ça lui fait tout drôle, l’idée de l’emmener quelque part pendant quelques heures, rien que tous les deux. Il a envie d’être plus que son ami, il s’en rend seulement compte à quel point maintenant, mais il peut au moins être son ami. « Qui sait, tu vas peut-être devenir folle même quelques heures en ma compagnie. » Il se sent un peu fatigué, tout d’un coup. Parce qu’il lui a fallu une conversation seule à seul, à coeur ouvert, pour être enfin honnête avec lui-même. Et ça fait beaucoup d’émotions d’un coup. « Je peux pas te dire oui avec certitude, même si j’en ai envie. Mais je serais revenu au moins à Noël et pendant l’été. J’aurais même pu prendre l’avion plus souvent pour venir te voir, mes parents m’auraient accordé ça. C’est ce que j’avais prévu, en fait. Si je suis resté à Londres pendant tout ce temps, c’est justement parce qu’on avait rompu et que ça m’aurait fait trop mal au coeur de te croiser ici et qu’on soit devenu comme… Comme des étrangers. Je sais que j’aurais fait ce qu’il fallait, je sais pas si ça aurait suffi, mais en tout cas tu es toujours restée dans mon coeur et dans mes pensées. » Et ça fait mal de penser à ça. Mais ça lui fait encore plus mal de l’imaginer dans les bras et dans le lit d’un autre. Cette simple pensée lui donnait la chair de poule. « Peu importe ce que tu penses. Pour moi, tu seras toujours Queen B. Et la seule chose qui me déçoit, c’est de ne pas avoir été là pour toi pendant toutes ces années. On serait restés... Comme avant, heureux. » 

-  qui sait, tu vas peut-être devenir folle même quelques heures en ma compagnie. t'esquisses un sourire. t'as déjà un bon niveau de folie à force de côtoyer maddy. - j'pense que ça va être plutôt l'inverse. je vis avec ta soeur depuis quelques années, donc niveau folie, j'pense que je suis arrivé à un niveau qui ne peut être dépassé. tu vas peut-être vouloir partir e courant de l'appartement après une matinée ensemble. t'espère que ça ne sera pas le cas. t'as envie qu'il reste le plus longtemps possible. t'as pas envie de le voir partir. - je peux pas te dire oui avec certitude, même si j’en ai envie. mais je serais revenu au moins à noël et pendant l’été. j’aurais même pu prendre l’avion plus souvent pour venir te voir, mes parents m’auraient accordé ça. c’est ce que j’avais prévu, en fait. si je suis resté à londres pendant tout ce temps, c’est justement parce qu’on avait rompu et que ça m’aurait fait trop mal au coeur de te croiser ici et qu’on soit devenu comme… comme des étrangers. je sais que j’aurais fait ce qu’il fallait, je sais pas si ça aurait suffi, mais en tout cas tu es toujours restée dans mon coeur et dans mes pensées. c'est à ce moment que tu réalises que t'as merdé sur toute la ligne. à l'époque, tu te pensais incapable de tenir une relation à distance, alors tu t'ais laissé convaincre que rompre te ferais moins mal. c'était pas le cas. - j'suis désolée de t'avoir évité toutes ses années .. j'pensais que ça serait plus simple pour nous deux si nous n'avions plus de contact. j'pensais que ça serait plus facile si je tirais un trait sur ce qu'on a vécu. j'avais tort, parce que a chaque fois que j'étais avec u autre j'pensais à toi. et t'as détesté ça, de voir son visage à chaque fois. t'as tenté de refouler tes sentiments, et t'as plutôt bien réussi jusqu'à ce que josh ne revienne dans sa ville natale. depuis, tu ne sais plus sur quel pied danser. t'as plus envie de l'ignorer, mais tu sais qu'il y aura toujours une petite gêne entre vous. -  peu importe ce que tu penses. pour moi, tu seras toujours queen b. et la seule chose qui me déçoit, c’est de ne pas avoir été là pour toi pendant toutes ces années. on serait restés... comme avant, heureux. t'étais heureuse avec lui, bien plus que maintenant. sauf que t'as mal supporté le fait qu'il ai déménager de l'autre côté de l'atlantique, mais tu ne voulais pas qu'il reste et loupe l'opportunité d'aller dans une grande université. - t'étais pas là parce que je ne t'ai pas laissé être présent ... et j'voulais pas que ça se termine comme ça. nous, j'veux dire. tu ne pensais pas autant regretter cette rupture. mais cette discussion te permets d'y voir plus clair sur tes sentiments. et t'es jamais totalement passée à autre chose. tu te rapproche de lui, pour poser ta tête sur son épaule. - j'crois que j'ai jamais été aussi heureuse qu'avec toi.


Il ne peut s’empêcher de rire. Parce que comme il connaît sa petite soeur, il sait qu’elles s’amusent bien ensemble. Et en même temps, il espère qu’elles ne s’amusent quand même pas trop, parce qu’il a vu de quoi Maddy est capable quand elle cherche vraiment à se défouler. Et ça lui fait peur. Mais il ne veut pas penser à ça pour l’instant. En fait, il ne veut pas penser à grand-chose, parce que ça fait beaucoup d’émotions d’un coup. Il a l’impression qu’en quelques minutes, il a compris plus de choses qu’en quatre années. Mais il ne sait toujours pas trop où ça mène. Le passé, toujours le passé. Qu’en est-il de l’avenir ? Ça, par contre, c’est sans réponse. « C’était peut-être plus simple, oui, probablement. Mais c’est sûr que… Nos décisions nous ont fait du mal à tous les deux. » Il ne veut pas penser à sa dernière phrase, parce qu’il est mitigé. En même temps, il est content de savoir que quand elle était avec un autre, elle pensait à lui - il ne l’aurait jamais cru. Et d’un autre côté, il refuse de l’imaginer avec un autre. Parce que même si lui a essayé de voir d’autres filles, ça lui fait quand même mal. « Je voulais pas non plus que ça se termine comme ça. En fait… Je voulais pas que ça se termine tout court. » Elle pose la tête sur son épaule. Et là, il comprend. Pas seulement qu’il n’a pas réussi à l’oublier, mais aussi qu’il ne va pas réussir à oublier. Il est comme frappé par un éclair quand il se rend compte qu’il est foutu. Parce que ce simple contact ne réveille pas seulement des souvenirs, mais aussi des émotions. Parce qu’il a envie, peut-être plus que jamais, d’être avec elle. « Et moi, j’ai passé les deux plus belles années de ma vie à tes côtés. » Il faut qu’il se lève et qu’il s’en aille. Parce que sinon, il va l’embrasser, c’est sûr. Et si c’est une connerie ? Et si, malgré tout ce qu’elle lui a avoué, elle ne veut plus de ça aujourd’hui ? Et si, malgré son échec à passer totalement à autre chose elle aussi, elle voulait tout simplement rester seule ? Et si elle préfère qu’il garde ses sentiments pour lui ? Il est carrément paumé. Alors il faut qu’il fasse un effort surhumain. Il va lui dire la vérité, mais il va la laisser. Avant ça, il dépose un baiser sur son front. Puis il se redresse et, juste avant de refermer la porte derrière lui, il se retourne pour la regarder droit dans les yeux. « Je t’aime toujours. Je crois que je t’aimerai toujours, B. »

-  c’était peut-être plus simple, oui, probablement. mais c’est sûr que… nos décisions nous ont fait du mal à tous les deux. tu baisses la tête. t'as tendance à remettre cette histoire sur tes épaules, comme pour le décès de ta génitrice. alors qu'en réalité, t'es pas responsable de tout ce qu'il peut se passer dans ta vie. il y a quatre ans, tu pensais vraiment avoir prit la bonne décision, quand vous vous êtes séparés et quand vous avez décidés de ne plus vous parler. sauf que tout est remis en question depuis plusieurs dizaines de minutes. - du moins au début, je pense ... je suis désolée, vraiment. t'as jamais voulu qu'il souffre par ta faute. alors tu lui dis que t'as jamais voulu que ça se termine ainsi. en vérité, tu n'as jamais voulu que votre relation se termine. à l'époque, tu pensais qu'il n'y avait pas d'autres choix que la rupture, avec cette distance insoutenable à tes yeux. - je voulais pas non plus que ça se termine comme ça. en fait… je voulais pas que ça se termine tout court. tu te permets de te rapprocher, de poser ta tête sur son épaules. tu brises ainsi cette distance instaurée naturellement entre vous depuis son retour en ville. parce que t'es en contradiction avec toi-même, entre tes paroles et tes actes. t'as été réellement heureuse avec lui, chose que tu prononces à haute voix. tu ne réfléchis pas vraiment, tu te confies comme tu avais l'habitude de le faire, avant. - et moi, j’ai passé les deux plus belles années de ma vie à tes côtés. tu fermes les yeux. t'as merdé. tu l'as laissé partir. t'aurais pu le rejoindre en angleterre, mais tu ne l'a pas fait. tu regrettes. tu te rends compte que, finalement, t'as pas tout oublié. comment tu pouvais penser l'oublier ? les soirées à réviser, les fêtes où l'alcool coulaient à flot et même avec des inconnus, t'as pas réussi à oublier son sourire ou ses mains sur ton corps. tu ne prononces aucun mot, mais un petit sourire s'installe sur tes lèvres. le harrington, il dépose un baiser sur ton front avant de se lever. déçue de le voir partir aussi vite, tu tentes cependant de ne pas le montrer. - je t’aime toujours. je crois que je t’aimerai toujours, b. la porte se referme. tu ne t'attendais pas à ça. alors tu te laisses tomber sur ton lit en fermant les yeux. si tu n'étais pas aussi indécise, tu serais allé le retrouver pour lui dire que, toi aussi, tu l'aimes comme au premier jour.

- rp terminé.