can't help it, can't lose it (merlin)

- MERLIN LIVERSON -
39 ANS | LIEUTENANT DE POLICE | EN INSTANCE DE DIVORCE

Pensez-vous être quelqu'un de bien ? : C'est difficile à dire. Je pense que je suis dans le viseur de certaines personnes tout comme d'autres pensent me devoir beaucoup. J'essaye d'être un gars bien pour mon entourage et pour ne pas décevoir, mais il est vrai que je prends facilement quelqu'un en grippe et que je ne suis pas facile. Ta dernière bonne action ? : Recuillir le chien errant qui me sert de frère. Je rigole, je l'adore, mon frère, et je ferais absolument n'importe quoi pour lui. Lui offrir mon vieux canapé miteux était la moindre des choses. J'ai aussi aidé la voisine à faire redémarrer sa voiture, ça compte ? Tes plus gros pêchés ? : Merlin est quelqu'un de fier qui laisse rarement sa vision de côté, mais ce n'est pas là son pire mal. Ce qui le consume réellement, c'est la colère, pour la simple et bonne raison qu'il ne la laisse pas souvent exploser. Il contient énormément et relâche très peu. Constamment sous pression, la soupape prête à lâcher. Il a toujours eu du mal avec l'autorité. Aujourd'hui encore quand ses supérieurs lui donnent des ordres, il n'hésite pas à le remettre en question, voire parfois aller à l'encontre de ce qu'ils lui demandent. Il suit son instinct avant tout le p'tit gars. ça lui vaudra probablement un jour des bricoles, en attendant il semble avoir trouvé son équilibre pour (sur)vivre.

(the beginning of something that isn't there)

« If I tell you I need you, do not take it lightly. I do everything I can to never have to depend on anyone, to never show weakness, and if I say that I need you, it means I am trusting you to catch me when I fall. »

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La journée fut longue et fastidieuse. Dernièrement détaché à Boston pour une plus grosse affaire, Merlin fait tous les jours l’aller-retour. Il y tient pour la seule et bonne raison qu’il ne dort jamais bien quand il passe une nuit dans un autre lit que le sien. C’est pourtant étrange ces derniers mois, depuis que la place à côté de lui et inoccupée dans ce lit. Il ne dort plus aussi bien qu’avant mais se raccroche au fait que c’est à cause de tous ses tracas extérieurs et que ce n’est pas le corps chaud de son ex-femme qui lui manque. Elle est complètement partie en vrille ces derniers mois, l’alcool s’étant invité tel un démon dans ses veines, la folie et l’extravagance la guidant dans tous ses choix. Elle est tout simplement partie quand il lui a remis les papiers du divorce, espérant que ça fasse un électrochoc à la femme de sa vie, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Elle n’a pas bronché, elle a même demandé s’il avait un stylo dans sa poche pour le provoquer et signer sur le champ. Mais elle ne l’a pas fait, parce qu’elle comptait alors mettre un avocat au travail afin de répartir leurs biens et dieu sait quoi encore. Il lui en veut, Merlin, parce qu’il ne la déteste pas, parce qu’il ne voulait pas en arriver là, parce qu’ils ne sont pas des animaux et qu’ils auraient très bien pu s’arranger à l’amiable. Pour la sauver de dettes évidentes avec la prise en charge de cet avocat et pour ne pas laisser sombrer le projet, il a décidé de reprendre entièrement le prêt de leur maison à son compte. La maison rêvée, murs blancs, jardin qui encercle la maison, porche avec balancelle, baie vitrée à l’arrière et petite terrasse. C’est là qu’il retrouve James, son frère, et prend place sur la chaise de jardin à côté de lui. Ils décapsulent les deux bières qu’il a pris avec lui et trinquent par réflexe avant de rester silencieux, les yeux dans le vague. Il ne le sait pas, James, que c’est lui qui est sa bouée en ce moment et que c’est lui qui l’empêche de flancher. Seul dans cette maison qui aurait dû être la leur, à Sophie, Rose et lui, il n’aurait pas tenu le coup. Déjà maintenant, alors qu’elle n’a jamais vécu dans cette maison, il la voit partout, sa princesse, à balancer ses jouets par-dessus son parc, à faire ses premiers pas dans le salon, à goûter l’herbe du jardin, à trébucher dans la cuisine, à lui raconter une histoire dans sa chambre. Pièce condamnée de la maison. Non, il aurait sombré à coup sûr, sans sa fille partie trop tôt, sans sa femme radieuse dans son nouveau rôle de maman. Sans qu’il ne s’en rende compte, ses yeux se sont posés sur la voisine dans le jardin d’à côté qui étend son linge sur une corde entre deux arbres. Son frère, lui, l’a bien remarqué. « Pas mal la voisine. » lâche-t-il l’air de rien, et sans que Merlin ne puisse se douter du passé qui les lie. Il lâche la jeune femme du regard et revient à la star du cinéma. « Ouais, une chieuse. » rétorque-t-il en haussant les épaules, se donnant un air désintéressé. La vérité, c’est qu’elle a piqué son intérêt, la voisine, et que depuis chaque occasion est bonne pour faire irruption dans son quotidien de manière impromptue.