Gomer, tête à claques, white trash

Pensez-vous être quelqu'un de bien ? : Non, bien sûr que non, je suis pas une personne bien. Je suis même le contraire, p’tain, j’suis la pire personne. J’râle, j’suis violent, je suis chiant, j’suis pervers, j’suis une merde ! Je suis tout le contraire de ce qu’une belle-mère voudrait pour sa fille, le garçon pas idéal du tout ! J’ai fait et j’continue d’faire des trucs qui me vaudraient la prison. J’ai pas ma place au paradis, on se souviendra de moi comme quelqu’un de mauvais. C’est pas grave, j’irais briller en enfer. Ta dernière bonne action ? : Putain, sans doute d’avoir épargné un gars plus bourré que moi dans la rue. J’aurais pu lui casser les dents, j’étais à deux doigts de le faire, mais j’sais pas, au dernier moment, je me suis ravisé, je lui ai juste craché à la gueule. C’est ça, mes bonnes actions, épargner les gens de ma violence stupide ! Ah, et peut-être, faire des prix aux gens sympas qui viennent au garage. Tes plus gros pêchés ? : La liste est longue, très longue. L’alcool, la clope, l’herbe qui fait rire, le sexe… Comme j’ai dit, j’ai pas mal place au paradis, mais en attendant, putain, qu’est-ce que je m’amuse sur Terre !

Des anecdotes

⮑ Fumeur depuis mes douze ans, buveur depuis mes seize ans : c’est tôt, on est d’accord, mais avec un oncle qui insiste pour faire gouter à tout, ça aide pas.
J’ai perdu ma virginité à seize ans quand mon père m’a offert des prostituées pour mon anniversaire. C’est la classe. Avant cela, j’jouais à touche-pipi avec les cousines et parfois avec ma sœur quand elle voulait bien.
⮑ J’le crie pas sur tous les toits, mais j’sais à peine lire et écrire, j’suis bien plus à l’aise avec les illustrations qu’on trouve dans les revues techniques des bagnoles…
⮑ D’ailleurs, j’ai commencé à bidouiller les tracteurs des voisins fermiers dès mes quinze ans, c’est comme ça que m’est venu le gout de la mécanique.
⮑Fervent participant des Redneck Games, sorte d’olympiades douteuses de l’Amérique profonde. Champion trois années de suite du Mud Pit Belly Flop, concours de plongeons qui consiste à faire le plus beau plat dans la boue.
⮑ Ma relation interdite avec ma sœur Bobby est un secret normalement bien gardé. Doit bien y avoir des gens qui s’doutent d’un truc, on est trop proches, trop souvent collé ensemble.
⮑ Vous avez devant vous l’roi des grillades, hyper concentré devant le barbecue, on ne me voit qu’à la fin du repas une fois ma mission accomplie
⮑ Je joue du banjo en autodidacte, de toute façon j’sais pas lire une partition. J’m’essaye parfois à la guitare acoustique, et parfois, je dis bien parfois, ma sœur m’accompagne au chant.
J’ai toute une série de pick-up lines que j’utilise dans les bars, certaines sont franchement mauvaises, j’avoue. Mais bon, du moment qu’j’termine la soirée avec une nana au lit, c’est tout ce qui compte !
⮑ T’as bien regardé ? Je suis tatoué de la tête au pied et j’compte pas s’arrêter là, oh non. Ça plus la barbe, ça m’donne carrément un look hipster.
⮑ C’est pas j’suis un mec méchant, juste je j’réagis assez mal aux provocations, et j’démarre au quart de tour, mais c’est rien ça !
⮑  ‘Faut pas avoir peur de moi parce que je peux te péter les dents avec les poings, non, faut avoir peur de moi parce que j’ai peur de rien. Tous les hommes ont peur, un homme qui n’a pas peur, c’est pas normal. J’suis pas normal tu vois, j’dirais même que j’ai un pète au casque

Mon histoire

⮑ Je suis né et j’ai grandi avec l’odeur du fumier ainsi qu’avec le bruit du vent et celui des machines agricoles. À peine plus de 200 habitants à Montrose, on finit par connaitre tout le monde, et tout le monde finit par vous connaitre, c’est pas l’endroit idéal pour se faire tout petit… Alors, pour par s’ennuyer, on fume, on boit, on s’initie au sexe avec qui veut bien (200 habitants, on fait vite le tour, on se rabat sur ce qui vient, genre la famille) Pur produit du sud de l’Amérique, le cliché du Redneck : c’est normal que j’en sois fier ?

⮑ Adulte, j’ai déménagé dans la grande ville… Non, pas Atlanta, Dublin toujours en Géorgie, toujours dans le comté de Laurens. Sauf que passer d’une ville de 200 habitants à une ville de 16000, ça a été un choc quoi ! Si j’allais là-bas, c’était pour rejoindre un proche parent mécano, on savait que j’étais à l’aise avec ça, on s’est dit que je pouvais donner un coup de main et apprendre deux trois trucs. Ma p’tite sœur m’a suivi, parce qu’elle se faisait chier, qu’elle savait se servir d’une clé à molette et qu’on était déjà inséparables.

⮑ Plus tôt, j’avais connu ma première expérience sexuelle avec des prostituées offertes par mon père pour mes seize ans : depuis ce jour-là j’étais un homme, et j’en voulais encore plus ! J’ai commencé à considérer l’acte sexuel comme la finalité d’une partie de chasse : c’est ça, les gonzesses, c’était devenu du gibier. Parfois, je rentrais bredouille de la chasse ; alors avec ma sœur, on s’est rapprochés : les interdits, ça nous connaissait bien. Et puis, pourquoi sortir chasser alors que y’avait déjà c’qu’il fallait à la maison ?  

⮑ Contactés par des gars de New-York, on a pu partir là-bas ouvrir notre propre garage. Bobby et moi, on était propriétaires, mais les vrais chefs, c’était un gang. On a rencontré un de ces types du gang dans un bar, il a bien aimé notre prestation spectaculaire de ce soir, à savoir, bonne descente d’alcool et coups de poings dans la gueule d’emmerdeurs. Alors on s’est fait jeter du bar, mais on a pu rentrer dans un gang. C’était notre rêve de gosses à tous les deux, Bonnie & Clyde des temps modernes.

⮑ Au début, on a peut-être donné l’impression de prendre un peu ça à la rigolade, mais c’était sans doute juste parce qu’on était très excité. Après, on a eu l’occasion de faire nos preuves : on est quasiment nés dans la boue elle et moi, alors on a eu aucun mal à plonger dans la merde, c'était quasiment pareil sauf qu’il fallait se boucher le nez. Pour ce gang, on était les Redneck, le duo de bouseux inséparables qui n’avait pas peur d’se salir les mains, et moi j’aimais bien avoir cette réputation-là. Valait mieux ça que de rester dans sa campagne merdique, vous avez pas idée à quel point c’était l’paradis pour moi cette vie !

⮑ Mais ça a pas duré, parce qu’on a fait trop les cons, et on s’est fait jeter. Ça aurait pu êt’ pire, on aurait pu s’faire flinguer. On s’est cassé, on avait tout perdu, y compris l’garage. Alors on a trainé dans l’pays jusqu’à c’que j’trouve une idée révolutionnaire ! Le monde du porno amateur ! Ouais, on est tombé bien bas, putain ! Moi, j’faisais le producteur, et Bobby faisait l’actrice, j'lui donnais pas vraiment l’choix. J’dénichai des filles qui voulaient bien tourner, j'allais dans des boites, voir des putes, j’ai fait des rencontres cool… Ça a duré un moment, mais quand on a engrangé assez de pognons, c’était le moment d’arrêter, d’façon, Bobby aurait pas supporté plus.

⮑ Alors, on est v’nu s’installer ici à Bettelheim sous les conseils d'un gars. On avait assez d’thunes pour racheter un garage, s’remettre dans le business, vivre de not’ passion, de c’qu’on sait mieux l’faire finalement. Le crime ça m’manque un peu, c’est vrai. Y m’arrive d’casser des vitres de bagnoles de temps en temps, pour récupérer c’qui traine, c’est vrai… Piquer des sacs qui trainent, c’est vrai aussi… Mais braquer une banque, ça s’rait vraiment le kiff, ça !