Entendre ne signifie pas écouter. L'ouïe est un sens. L'écoute est un art. (RP libre)

Tu es là, tu ne sais même pas pourquoi ni comment tu es arrivée là. Tu ne t'en souviens même pas. Tu sais juste que tu as pris ton skate et que tu es sortie pour prendre l'air, c'est tout. Le reste est trop flou pour que tu puisses te rappeler le chemin qui t'a amené jusqu'ici. Tu tentes quand même d'y voir plus clair mais rien n'y fait. Assise sur le rebord de la Terre ferme, tu réfléchis le regard vide vers l'horizon. Et au fil des minutes qui défilent, tout devient clair.

Willa.

Tu te sens rongée par la culpabilité et par la tristesse. Coupable de ne pas avoir tenté plus et triste d'avoir mis fin à cette belle histoire, même si c'était d'un commun accord. Ton cœur se saigne tandis que les larmes montent. C'est dur, insupportable même. A l'appartement, ça devient insoutenable. D'être à ses côtés et de ne plus pouvoir partager tous ses petits moments rien qu'à vous. De devoir mettre cette barrière, cette distance entre vous alors qu'il y a à peine quelques semaines, rien ne vous séparait.

Crève-cœur.

Les larmes coulent le long de tes joues dans un silence macabre. Ton regard est toujours plongé au loin tandis que tu ne tentes rien pour dissimuler ta souffrance. Aujourd'hui, la femme forte et indestructible que tu es à longueur de journée devant le monde entier a laissé place à cette petite fille mélancolique et détruite qui se cachait derrière la porte de votre logement. Peu importe qui te voit dans cet état, fan ou passant lambda, tu t'en fous. Pour une fois, tu ne penses qu'à toi et à ta peine.

Douleur.

C'est la fin d'un chapitre qui aura duré dix belles longues années. La plus belle histoire de ta jeune vie et qui sera, tu en es sûre, la plus importante et à jamais égalée. Et dans les yeux de ton âme-sœur, tu lis la même chose concernant votre aventure. Vous faites parties à jamais de l'histoire de l'autre, comme gravée dans la roche.

Déchirement.

Pourtant, il vous arrive encore d'aller retrouver l'autre dans son lit, la nuit. Pour oublier cette solitude qui vous ronge de l'intérieur. Pour vous remémorer que vous n'êtes rien sans l'autre. Pour te souvenir de l'état de bien-être dans lequel tu es quand tu es dans le creux de ses bras. De ce sourire béa qui s'étire sur ton si beau visage quand tu poses ta tête dans son cou, déposant un léger baiser à la base de ce dernier.

Fin.

Les larmes continuent de perler sur ta bouille de jeune adulte et tu ne fais toujours rien. Au fond, cela te fait du bien d'être là, d'avoir un moment rien qu'à toi, de t'éloigner d'elle pendant un instant même si tu meurs d'envie de retourner auprès d'elle et de la supplier de revenir dans le creux de tes bras, de l'implorer d'être tienne une nouvelle fois.

Pour toujours.