thank you for loving me (gary & josh)


Quatre ans et des poussières. C’est long sans avoir vu quelqu’un, surtout quelqu’un à qui on tient. Alors aujourd’hui, le Harrington veut essayer de combler les années passées. Il ne sait pas si c’est seulement possible, mais il sait seulement que la personne qu’il va voir est l’une de celles qu’il est le plus impatient de retrouver. Parce que c’est sa deuxième figure paternelle. En fait, c’est peut-être sa figure paternelle tout court, vu que son père n’est pas vraiment un modèle en la matière. Alors il est tout joyeux quand il sonne à cette porte, là où il est venu tant de fois quand il était au lycée, d’abord pour voir Caïro puis ensuite pour voir Blair aussi. Il s’est attaché à cette famille, parce que même s’il aime les siens, il a vraiment l’impression que les Mayfield sont plus normaux que les Harrington. Et même s’il a essayé de maintenir le contact avec Gary, il a été très gêné suite à sa rupture avec Blair. Et surtout, ce n’est jamais pareil de voir quelqu’un en face. « M. Mayfield ! » La porte s’est enfin ouverte et il est là, juste devant lui, cet homme dont la présence lui a manqué quand il était de l’autre côté de l’Atlantique, cet homme à qui il fait confiance. Il hésite un peu, pourtant il a très envie de lui faire un câlin. « Je suis désolé, j’espère que je vous dérange pas, sinon je peux repasser à un moment qui vous arrange. Je suis rentré de Londres il y a pas longtemps et… Vous étiez l’une des premières personnes que j’avais envie de revoir. » Il lui adressa un grand sourire sincère.

Tu passes ta main sur ton front pour en faire tomber la sueur. Cela fait déjà quelques heures que tu travailles dans cette pièce que tu considères déjà comme la nouvelle chambre d’Elmy. Helly avait accepté de venir habiter avec toi quand les choses se seraient un peu calmées avec tes enfants et tu comptais bien lui montrer à quel point tu étais sérieux et à quel point tu lui étais reconnaissant d’avoir supporté tes secrets et cette double-vie pendant trois ans. Tu avais transféré les affaires de ton aîné dans la chambre de son frère pour pouvoir récupérer cette pièce. Oh il t’en voudrait certainement mais ce n’est pas comme s’il avait passé plus de dix nuits dans cette chambre depuis qu’il avait quitté la maison il y a déjà plusieurs années. Tu n’avais de toute manière rien jeté, tout était encore là, dans des boîtes qu’il faudrait trier. Mais c’était une activité pour un autre jour. Tu étais en train de boire une gorgée d’eau quand on frappa à la porte. Fronçant les sourcils, tu regardais ton portable mais personne ne semblait t’avoir prévu d’une visite imminente. Tu laissais les outils dans la chambre pour aller ouvrir et quelle ne fut pas ta surprise quand tu te retrouvais devant Josh Harrington ! « M. Mayfield ! » Un petit sourire en coin s’afficha sur ton visage alors que tu lui dis : « C’est Gary pour toi Josh, je ne sais pas combien de fois je vais encore devoir te le répéter. » Probablement encore de nombreuses fois mais ce n’était pas important. Tu étais heureux de voir Josh et surtout de voir qu’il allait bien. En plus d’élever tes quatre enfants, tu avais certainement un peu élevé le jeune homme à force de l’avoir dans la maison le week-end et quand tu rentrais du boulot. « Je suis désolé, j’espère que je vous dérange pas, sinon je peux repasser à un moment qui vous arrange. Je suis rentré de Londres il y a pas longtemps et… Vous étiez l’une des premières personnes que j’avais envie de revoir. » Tu trouvais cela presque ironique de savoir qu’il y avait encore une personne de ton entourage qui avait envie de te voir. Mais le plaisir était totalement partagé. « Tu peux me tutoyer Josh tu sais ? » Lui dis-tu avant d’ajouter : « Allez viens-là ! » Tu pris le jeune homme rapidement dans tes bras avant de lui dire : « Bon retour au bercail ! » Cela devait bien faire quatre ans que tu n’avais pas vu Josh et les nouvelles que tu en avais eues étaient arrivées par tes enfants quand ils en avaient. Sa rupture avec Blair avait semblé être le point de rupture avec les Mayfield en général. « Entre, entre ! Alors c’était comment Londres ? Qu’est-ce qui te ramène par chez nous ? » Tu ne pouvais t’empêcher de te dire que Londres avait dû venir avec de magnifiques opportunités loin de la ville pour le jeune homme encore au début de sa vie …

« Probablement encore longtemps. » Même si appeler un adulte par son prénom est un signe de proximité, il sait aussi que l’appeler par son nom de famille est un signe de respect. Et c’est ce qu’il éprouve pour cet homme qui a tout fait pour ses enfants. Il aurait tellement voulu que son père soit comme lui. Alors ça lui fait beaucoup de bien quand il l’attrape pour le serrer dans ses bras, même si c’est rapide. Il a du mal à croire qu’il ne l’a pas vu pendant plus de quatre ans. « Merci. » Il est content d’être rentré, de voir Maddy tous les jours, de retrouver sa ville. Il est, en revanche, un peu moins content d’être encore plus sous la coupe de son paternel que quand il est à Londres. Maintenant, il le voit du lundi au vendredi. Et il reçoit ses ordres du lundi au vendredi. Autant dire qu’il n’est pas malheureux que le traditionnel repas dominical n’existe pas chez les Harrington. « Londres est absolument géniale. La légende ne ment pas, le temps est loin d’être ensoleillé toute l’année, mais… Je sais pas. J’ai bien aimé vivre là-bas, surtout pour mes années en tant qu’étudiant, je me suis fait pas mal de potes. Il y avait quelques personnes qui me manquaient, ici, bien sûr. Mais ça m’a fait quand même du bien d’être loin de… De papa, tout ça. » En fait, ce qui aurait pu lui faire le plus de bien, c’était la présence de Blair. Mais ça, il le garde pour lui, parce qu’il ne sait pas si Gary lui en veut au sujet de leur rupture. Parce que lui-même, il s’en veut. « J’ai fini mes études, alors… Retour au bercail. J’avais pas vraiment de raisons de prolonger là-bas. J’ai commencé à bosser. » Inutile de préciser où ni pour qui, son interlocuteur devait le savoir. « Et vous… Euh… Toi… Comment tu vas, depuis tout ce temps ? » Il écoute et il entre. C’est pour ça qu’il est là, après tout. Pour prendre de ses nouvelles. Pour retrouver le plaisir de discuter avec lui.