what the hell ? (feat. gary)

pour une fois, t'es clean. t'as rien pris la veille, historie d'être complètement en forme, même si c'est pas vraiment le cas. t'as pas bien calculé ton coup. tu hausses les épaules avant de sortir de ta chambre. comme d'habitude, personne est levé mise à part la maman du groupe qui a déjà préparé le café. tu l'as remercie avec un sourire avant de te servir une tasse. t'es levée tôt, non pas pour travailler, mais pour rejoindre ton paternel. vous avez convenus d'un petit rendez-vous matinal autour d'un petit déjeuné. t'es censé le retrouver devant son boulot, pour que ça soit plus simple. t'as même pas pris la peine de lui rappeler ce rendez-vous. de base, tu penses que ton paternel est moins débile que tes frangins et qu'il ne va pas oublier. tu soupires. t'as un devoir à rendre, mais de base, t'as encore le temps. tu vas commencer à t'affoler la nuit avant le rendre, où tu ne vas pas dormir pour bosser. tu termines ton café, dépose délicatement la tasse dans l'évier avant de filer te préparer. une demie heure plus tard, t'es prête et tu remontes tes cheveux en queue de cheval. le sac sous le bras, le téléphone portable dans la poche arrière du jean, les lunettes de soleil sur le sommet du crâne et les clés de voiture dans la main, tu refermes la prote de l'appartement derrière toi.

t'arrives en avance sur le port. t'es le genre de fille à ne pas arriver en retard, toujours présente en avance. tu te gares convenablement, pour quelqu'un qui a raté son permis trois fois, puis sors de ton véhicule pour t'adosser contre le mur des bureaux. les minutes passent, et tu regardes l'heure. étrange, le paternel n'est toujours pas là. tu hausses les épaules. c'est dans ses habitudes de ne pas être à l'heure. t'espères simplement qu'il ne t'as pas oublié. alors tu restes sur son téléphone. alors que t'allais appeler ton paternel, tu vois un véhicule débarquer. tu ne prêtes pas vraiment attention avant de voir ton paternel en sortir. étrange. tu le fixe du regard, il n'a pas dû te remarquer. ton regard devient presque noir lorsqu'il embrasse une femme inconnue à tes yeux. t'attends patiemment que l'inconnue ne parte pour marcher en direction de ton paternel. - c'est qui ? pas un bonjour, ni le petit bisous habituel sur la joue. tu fixes ton paternel, les bras croisés contre ta poitrine. - les autres sont au courant ? parce que vous n'avez pas vraiment l'air d'être simplement amis.

Depuis qu’Helly t’a annoncé sa grossesse, il n’était plus question de la quitter. De toute manière, cela n’était plus vraiment nécessaire, la machine était enclenchée. La bombe avait été lâchée sur Caïro, cela t’avait semblé être une bonne idée de commencer par lui mais tu regrettais aujourd’hui ce choix. Parce que ton troisième fils était celui qui t’admirait le plus, celui qui voulait ne te trouver aucune faute. Aujourd’hui, il devait tomber de très haut … Maintenant que tu avais sauté le pas, tu savais que le temps t’était compté si tu voulais annoncer la nouvelle à tous tes enfants sans leur laisser le temps de s’en parler entre eux. Alors quand Blair t’avait proposé de venir petit-déjeuner avec toi à l’entrepôt comme vous le faisiez de temps en temps, tu n’avais pas hésité à lui dire oui. C’était toujours un plaisir de voir ta fille qui se démenait pour ses études, des efforts bien trop importants à tes yeux car tu avais l’impression qu’elle allait y laisser la santé mais elle avait l’air heureuse et c’était ce qui t’importait. La soirée et la nuit, tu l’avais passée avec Helly comme vous le faisiez depuis des mois, des années même. Retrouver le confort de ses bras, la serrer contre toi et savoir que tu tenais contre toi votre magnifique petit miracle, c’était une sensation que tu ne pensais pas revivre une nouvelle fois. Comme quoi, la vie était réellement pleine de surprises … Ce matin, vous vous étiez réveillés tous les deux un sourire aux lèvres et elle avait préparé Elmy pendant que tu lui préparais un café et un petit-déjeuner à emmener avec elle à son école de musique. Tu filais ensuite te préparer avant de les rejoindre pour partir. Helly allait te déposer à l’entrepôt où tu avais laissé ta voiture la veille, il fallait que tu repasses à la maison avant d’aller les retrouver ce soir.

Arrivés devant l’entrepôt, tu descendais de la voiture avant de la contourner et d’embrasser Helly en lui souhaitant une bonne journée et en envoyant un baiser en direction d’Elmy qui balbutia des mots incompréhensibles en guise de réponse. C’est un sourire sur les lèvres que tu regardes la voiture d’Helly disparaître et quand tu te retournes, tu manques de faire une crise cardiaque alors que Blair se dirige vers toi les sourcils froncés et le ton déjà sur la défensive : « c'est qui ? » Ce n’est pas le genre d’accueil auquel tu es habitué mais si elle vient d’assister à tes au revoir, c’est peut-être légitime. « Putain Blair ! Tu vas finir par me donner une crise cardiaque ! » Lui dis-tu avant de secouer la tête pour remettre tes pensées en ordre. Tu n’as pas le temps de lui répondre qu’elle te demande : « les autres sont au courant ? parce que vous n'avez pas vraiment l'air d'être simplement amis. » Non, vous n’en aviez pas l’air et ce n’était pas le but de toute façon. Il fut un temps, tu aurais refusé qu’Helly te dépose devant l’entrepôt, aujourd’hui, tu en avais assez de ces règles et de ces faux-semblants. « Elle s’appelle Helly et non, nous ne sommes pas de simples amis. » Inutile de nier la vérité, ce serait t’enfoncer. « Suis-moi, on va en discuter autour d’un café. » Dis-tu en prenant la direction de l’entrepôt. Vous étiez les premiers sur place, mieux valait cet espace vide et privé pour la discussion qui s’annonçait. « Et non, les autres ne sont pas au courant. Enfin, Caïro si mais depuis quelques jours, il n’a pas encore eu le temps de vous en parler je suppose. » Vu ce qu’il devait être en train de digérer, c’était compréhensible. Une fois à l’intérieur, tu lançais la machine à café avant de lui demander : « Comment tu vas toi ? Tu as l’air fatiguée. » Tu ne pouvais pas t’empêcher de t’inquiéter, malgré tout c’était plus fort que toi.

au départ, t'es venue pour passer un moment tranquille avec ton paternel. depuis que t'es à l'université, tu ne le voit plus aussi souvent, alors t'essaye de passer le plus de temps avec lui possible, quand vos emplois du temps respectifs le permet. sauf que là, c'te femme a niqué tout ce que tu avais prévu. mais tu ne peux pas lui en vouloir à elle, c'est pas elle qui a caché la vérité à ses gosses. alors que la voiture s'éloigne, tu marches vers ton géniteur pour lui demander qui est cette mystérieuse femme. « putain blair ! tu vas finir par me donner une crise cardiaque ! » t'as le don pour arriver par derrière et surprendre les gens. chose, de base assez pratique. tu ne réponds rien, tu restes de marbre. tu fais pas trop comment prendre le fait que tu viens de voir ton père embrasser une femme que tu ne connais pas. et qui avais un gosse à l'arrière de sa voiture. tu laisses pas le temps à ton paternel de s'expliquer. t'es pas débile, t'as bien compris que ton père a une copine et qu'il a sûrement rien dit à personne. alors tu lui demandes si tes frères sont au courant, histoire de savoir la vérité. - elle s’appelle helly et non, nous ne sommes pas de simples amis. sans déconner ? tu te retiens de dire quelque chose. t'as pas vraiment envie de te mettre ton père a dos malgré cette petite découverte. après tout, il reste ton père. alors tu ne réponds rien, mais tu le fixe. t'attends la suite des explications. dans tous les cas, tu vas l'avoir ton explication. généralement, tu obtiens toujours ce que tu veux. - suis-moi, on va en discuter autour d’un café. tu lèves les yeux au ciel. si tu veux avoir des explications, t'as pas vraiment le choix. alors tu le suit pour entrer dans l’entrepôt. heureusement pour vous, personne n'est présent. t'as pas envie que quelqu'un puisse te voir hurler sur ton père parce que ce dernier a une copine dont il a parlé à personne. - et non, les autres ne sont pas au courant. enfin, caïro si mais depuis quelques jours, il n’a pas encore eu le temps de vous en parler je suppose. le frangin, tu vas lui passer un savon. comment ça il ne prévient personne alors que ça fait plusieurs jours ? merci la solidarité familiale. tu vas le tuer, ou alors juste bien l'amocher. - quand il est venu chez toi, non ? et t'as pas pensé à tous nous appeler pour nous le dire ?! ça aurait peut être été plus simple plutôt que de nous le dire un par un, tu ne crois pas ?! t'as pas envie d'être gentille, ou compréhensive avec lui, t'as plutôt envie de lui passer un savon, géniteur ou pas. il a caché cette partie de sa vie, et t'as pas l'intention de laisser passer ça. mais alors que t'allais répliquer avec une autre question, ton paternel te decadence. - comment tu vas toi ? tu as l’air fatiguée. merde. t'avais oublié ce petit détail. - ça va, j'ai juste bosser les cours. mais ne change pas de sujet ! t'es un chouilla moins sur les nerfs, mais tu sens que cette conversation ne va pas te plaire. - ça fait depuis combien de temps que tu nous caches tout ça ? c'est pas vraiment le fait que ton paternel a quelqu'un dans sa vie qui te dérange, bien au contraire. t'as juste envie de le voir heureux. mais c'est le fait qu'il a menti qui te mets le plus en colère. - et le gosse, à l'arrière de la voiture ? c'est le sien ? ou le votre ?

A peine remis de l’annonce que tu avais faite à Caïro, il fallait que tu enchaînes avec Blair. Tu n’avais aucun doute que ta fille aurait une réaction tout aussi violente que son frère si ce n’était plus. Le fait qu’elle ait assistée à cette scène d’au revoir avec Helly n’était pas la manière dont tu voulais qu’elle l’apprenne. Mais en vérité, tu ne savais pas quelle était la meilleure manière de l’annoncer à tes enfants et de cette manière, tu ne pouvais pas reculer. Blair était blessée, tu n’avais pas de mal à le voir. Elle devait déjà se douter qu’Helly était ta compagne, ou pas d’ailleurs, tu ne savais pas ce que votre interaction pouvait signifier pour les yeux de ta fille qui ne t’avait jamais vue dans ce genre de situation auparavant. Et pourtant elle avait vingt ans … Tu avais toujours veillé à garder de possibles relations amoureuses ou plutôt sexuelles loin de tes enfants et tu avais réussi. Aujourd’hui, les choses étaient bien différentes … A l’intérieur de l’entrepôt, alors que le café passe dans la cafetière, tu confies à Blair que son frère est au courant mais il n’a que quelques jours d’avance tout au plus. « quand il est venu chez toi, non ? et t'as pas pensé à tous nous appeler pour nous le dire ?! ça aurait peut être été plus simple plutôt que de nous le dire un par un, tu ne crois pas ?! » Tu n’es pas certain que sa colère soit dirigée à la manière dont tu as fait cette annonce. Personnellement, tu es plutôt soulagé de lâcher cette bombe individuellement à chacun de tes enfants. Tu n’avais pas du tout envie de leur annoncer la chose en groupe, c’était plus simple de gérer leurs réactions de cette manière. Et puis ils n’allaient pas ressentir la même colère, la même trahison alors tu te devais d’adresser leur réaction de manière individuelle. « Cela aurait été plus simple de vous appeler mais pas de vous l’annoncer tous ensemble. Ce n’est que quelques jours Blair, c’est moi qui aies demandé à Caïro de ne rien dire, c’est à moi de vous l’annoncer à chacun. » Dis-tu de manière claire car Blair pouvait penser ce qu’elle voulait, cela faisait trois ans que tu te préparais à ces différentes confrontations et tu comptais bien les mener de la meilleure manière possible. Dans la tempête, tu pris des nouvelles de ta fille qui te semblait fatiguée. « ça va, j'ai juste bosser les cours. mais ne change pas de sujet ! » Tu lèves les yeux au ciel. Tu n’essaies pas de changer de sujet, c’est impossible. Mais tu es inquiet pour ta fille qui semble fatiguée et pas toujours dans son assiette quand tu la vois. Mais qu’est-ce que tu pouvais en savoir toi ? Les études, tu les avais fuies en courant. « N’oublie juste pas de te reposer d’accord ? » Lui dis-tu simplement avant de te lever pour venir servir du café dans deux tasses. Tu amenais la tasse à ta fille et pris une gorgée alors qu’elle te disait : « ça fait depuis combien de temps que tu nous caches tout ça ? et le gosse, à l'arrière de la voiture ? c'est le sien ? ou le votre ? » La dernière question de Blair te surprend. Tu ne pensais pas qu’elle envisagerait la possibilité que tu aies pu avoir un enfant, un nouvel enfant. C’est bien le cas mais tu ne pensais pas qu’elle l’aurait envisagé. Qu’importe de toute manière, il est temps de laisser parler la vérité. Tu bus une nouvelle gorgée de café avant de passer une main sur ton visage. Tu priais pour qu’il refroidisse vite parce que si Blair venait à te le jeter dessus, tu risquais d’être gravement brûlé … « Ça fait trois ans que je fréquente Helly. C’est ici que je l’ai rencontrée. Au départ, je pensais vraiment qu’elle se lasserait et que cela ne serait l’histoire que de quelques mois. C’est une des rares fois dans ma vie où j’ai été soulagé d’avoir tord. » Helly était une beauté extérieure comme intérieur et certains jours, tu avais du mal à croire qu’elle était tienne. « J’ai voulu plusieurs fois vous en parler mais à chaque fois que la possibilité qu’une autre femme puisse s’approcher de mon coeur était évoquée, je … Je ne sais même pas si vous êtes prêts à l’entendre aujourd’hui. » Finis-tu par avouer presque à demi-mot. Tu n’en oubliais pas la dernière question de ta fille, celle qui ferait le plus mal tu le savais. « La petite fille à l’arrière de la voiture vient de fêter ses un an. Elle s’appelle Elmy et oui, c’est bien notre fille. » C’était quelque chose que tu aimais revendiquer habituellement mais à cet instant, tu n’étais pas la personne la plus fière du monde.

dans le fond, tu sais très bien que tu ne vas pas tuer ton frangin, mais il est certain que vous allez avoir une petite conversation ensemble sur le sujet. c'est pas a lui que tu en veux. il n'a fait que garder la chose quelques jours. surtout qu'il doit être aussi déboussolé que toi, voir même plus. caïro, il a connu vos parents ensemble même si ce n'était que pour trois années. et votre paternel, il ne vous a jamais présenté de copine. à vos yeux, maman était et restera l'amour de sa vie. aux fils de temps, vous vous êtes tous un peu habitués de ne pas avoir de femme aux bras du géniteur. alors cette révélation te bouleverse. évidemment,t 'as envie de voir ton père heureux et cette femme n'est pas le problème. le truc, c'est qu'il n'a pas osé vous le dire. t'as l'impression de ne pas être digne de confiance. tu demandes à ton paternel pourquoi il n'a pas, tout simplement, annoncé ça à la famille. t'arrives pas à comprendre. - cela aurait été plus simple de vous appeler mais pas de vous l’annoncer tous ensemble. ce n’est que quelques jours blair, c’est moi qui aies demandé à caïro de ne rien dire, c’est à moi de vous l’annoncer à chacun. tu comprends le pourquoi du comment mais c'est pas pour ça que tu vas l'accepter. - t'as peur de quoi ? de nos réactions ? tu penses vraiment qu'on va te détester parce que tu as une relation ? tu t'arêtes. tu le déteste pas vraiment, ton paternel, et tu ne peux pas ne plus l'aimer parce qu'il a quelqu'un dans sa vie. - c'est pas pour ça qu'on va te détester, c'est pour n'avoir rien dit. tu croises les bras sur ta poitrine. tu le déteste pas vraiment, mais tu vas le garder pour toi. t'es en colère, et t'as simplement envie de partie en claquant la porte, chose que t'as toujours fait plus jeune. mais t'as aussi envie d'entendre ses explications. t'as envie de savoir pourquoi il ne t'as pas dit qu'il a une copine. ton géniteur, il te demande si tu vas bien. tu réponds sèchement que ça va. - n’oublie juste pas de te reposer d’accord ? tu hoches la tête, t'as pas le temps de te reposer. enfin, c'est surtout que tu ne prends pas le temps de dormir correctement. finalement, tu poses la question qui te brûle les lèvres. tu lui demande depuis combien de temps il est avec elle. - ça fait trois ans que je fréquente helly. c’est ici que je l’ai rencontrée. au départ, je pensais vraiment qu’elle se lasserait et que cela ne serait l’histoire que de quelques mois. c’est une des rares fois dans ma vie où j’ai été soulagé d’avoir tord. tu sais plus quoi dire. t'as besoin de temps pour digérer l'information. trois ans qu'il fréquente une femme et il a rien dit. ta colère augmente, elle monde de plus en plus. - ok. donc t'es amoureux d'une femme depuis trois ans mais t'as rien dit. t'as pas pensé que tes gosses peuvent être heureux pour toi ? sérieusement, t'arrives pas à comprendre. t'aurais été la première a être heureuse pour lui, à accueillir sa copine à bras ouverts dans la famille. sauf que là, ce mensonge change tout. - j’ai voulu plusieurs fois vous en parler mais à chaque fois que la possibilité qu’une autre femme puisse s’approcher de mon coeur était évoquée, je … je ne sais même pas si vous êtes prêts à l’entendre aujourd’hui. il n'a pas tort. mais tu ne penses pas à toi lorsqu'il prononce ces mots, mais à tes aînées. ceux qui ont eu la chance de connaitre le couple formé par tes parents. toi, t'as jamais vu ça. t'es peut-être la seule a pouvoir accepter la nouvelle relation de son paternel. - je t'ai pas connu avec maman, c'est vrai, mais je sais que tu l'aimeras toujours même s'il y a quelqu'un d'autre. tu hausses les épaules. tu l'as toujours entendu dire que ta maman, c'est la femme de sa vie. - non pas que j'accepte tes cachotteries, je crois pas ça. j'ai la haine contre toi à l'heure actuelle. mais les mecs vont bien finir par comprendre que t'es heureux avec elle. ça se voit. vraiment, t'es heureuse pour lui. t'as jamais vu ton paternel sous le charme d'une femme. il semble réellement amoureux d'elle. mas la colère prend le dessus. à cet instant, les sentiments de son paternel envers helly passent au second plan. tu te souviens de l'enfant à l'arrière de la voiture, alors tu poses la question fatidique, si l'enfant est seulement à elle ou a eux. - la petite fille à l’arrière de la voiture vient de fêter ses un an. elle s’appelle elmy et oui, c’est bien notre fille. ton coeur se brise un peu plus. t'as une petite-soeur. tu fixes ton paternel. tu tentes de garder ton calme, en vain. - attend. t'as une fille. on a une soeur depuis un an et t'as rien dit ?! tu te lèves pour faire les cents pas. tu t'attendais pas à cette réponse. tu ne sais même pas pourquoi t'as posé cette question. finalement, tu fais face à ton père. - putain mais pourquoi t'as rien dit ?! t'as merdé. j'espère que t'es au courant. les autres mettrons du temps à te pardonner, mais ils vont très certainement le faire un jour. moi, j'en sais encore rien. t'as menti pendant trois ans, t'avais une sorte de double vie et t'as rien dit. t'as les larmes aux yeux, mais t'as pas envie de pleurer. là, t'as juste envie de te barricader dans ta chambre et de ne plus en sortir. - tu voulais quoi ? rester avec ta nouvelle famille ? vas-y, je vais pas te retenir.

Tu étais bien incapable de dire ce que tu ressentais à cet instant. Du soulagement que toute la vérité soit sur la table mais en même temps, une peur terrible de décevoir et de perdre ta fille. C’était peut-être ridicule car malgré tes mensonges elle restait ta fille et le serait toujours mais voudra-t-elle de son père menteur dans sa vie après aujourd’hui ? Tu n’en savais rien et c’était ce que tu redoutais le plus. Pourtant, tu avais repoussé ce moment bien trop longtemps, il était temps que tes deux vies parallèles se rencontrent. Et tu savais que cette collusion allait être tout sauf tranquille. « t'as peur de quoi ? de nos réactions ? tu penses vraiment qu'on va te détester parce que tu as une relation ? c'est pas pour ça qu'on va te détester, c'est pour n'avoir rien dit. » Détester était un bien grand mot. Tu ne pensais pas que tes enfants te détesteraient de refaire ta vie mais tu n’avais pas exclu le fait qu’ils t’en voudraient de remplacer leur mère. Même si en réalité ce n’était pas vraiment comme cela que fonctionnaient les choses. Jane sera et restera pour toujours ton premier amour. Elle t’a apporté tellement de choses, tu lui dois tellement que tu ne pourras jamais cessé complètement de l’aimer. Elle sera une partie de toi à jamais. Mais Helly est aussi une partie de toi aujourd’hui, elle te rend meilleur, tu en es certain. « Je n’ai pas pensé que vous me détesteriez, juste que vous m’en voudriez. C’était peut-être idiot mais j’avais pris tellement de soin toutes ces années à garder ma vie amoureuse loin de vous parce que vous avez toujours été ma priorité et que votre mère … » Sujet compliqué, épineux particulièrement avec ta dernière qui ne l’avait pas connue. « Mais vous avez le droit de me détester maintenant, c’est compréhensible. » Tu espérais qu’après le choc et la colère des premiers jours, des premières semaines, vous pourriez reprendre un dialogue constructif à ce sujet. Savoir que tes enfants ne pouvaient pas te voir en peinture en ce moment était dur à avaler mais si tu en étais là aujourd’hui c’était parce que tu n’avais rien dit quand il avait été clair qu’Helly ne sortirait pas de ta vie. « ok. donc t'es amoureux d'une femme depuis trois ans mais t'as rien dit. t'as pas pensé que tes gosses peuvent être heureux pour toi ? » Que tu n’aies pas considéré cela comme une possibilité semblait stupéfier ta cadette. Pourtant, tu n’avais jamais envisagé que tes enfants puissent être simplement heureux pour toi. Ce n’était pas par manque d’insistance d’Helly mais tu n’avais jamais pu être convaincu que cela serait aussi simple. Tu avais le droit à des relations passagères, à des femmes dans ton lit, c’était ce que tu imaginais qui traversais l’esprit de tes enfants mais pas à une femme bien installée dans ta vie qui viendrait concurrencer leur mère. « Sincèrement, non, je n’ai pas pensé que ce serait une option. » Pas parce que tu n’avais pas confiance en tes enfants et que tu ne les pensais pas capables d’être matures mais peut-être parce que tu ne pensais pas mériter le bonheur que tu avais trouvé avec Helly et que tu te sentais terriblement coupable d’être heureux. « je t'ai pas connu avec maman, c'est vrai, mais je sais que tu l'aimeras toujours même s'il y a quelqu'un d'autre. non pas que j'accepte tes cachotteries, je crois pas ça. j'ai la haine contre toi à l'heure actuelle. mais les mecs vont bien finir par comprendre que t'es heureux avec elle. ça se voit. » Un petit sourire se dessine sur tes lèvres, malgré toi. Tu es réellement amoureux d’Helly et le pas que tu es en train de faire aujourd’hui est une preuve de l’amour que tu lui portes. L’amour donne des ailes dit-on, toi il t’a donné un courage que tu pensais disparu à jamais. « J’aimerais toujours ta mère, c’est un fait. Mais je suis heureux avec Helly et elle est vraiment fabuleuse. Quand … Quand tu seras en mesure de me pardonner, tu pourras le voir par toi-même, elle meurt d’envie de vous rencontrer. » Cela lui fait peur également, tu peux le lire sur son visage mais ce n’est pas la peur qui domine quand tu parles de tes enfants. C’est la curiosité et l’envie de les connaître. Tu avais de la chance qu’Helly soit prête à te prendre toi et ta tribu parce que tu n’es pas un homme facile à vivre, tu le sais. Et puis tu lâches la bombe finale, celle qui fait le plus mal à ta fille. Celle qui la fait se lever les larmes aux yeux, celle qui brise ton coeur déjà bien amoché. « attend. t'as une fille. on a une soeur depuis un an et t'as rien dit ?! putain mais pourquoi t'as rien dit ?! t'as merdé. j'espère que t'es au courant. les autres mettrons du temps à te pardonner, mais ils vont très certainement le faire un jour. moi, j'en sais encore rien. t'as menti pendant trois ans, t'avais une sorte de double vie et t'as rien dit. tu voulais quoi ? rester avec ta nouvelle famille ? vas-y, je vais pas te retenir. » C’est cette dernière question qui te fait le plus mal, cette dernière phrase qui te brise le coeur. Parce que jamais tu n’as envisagé les choses sous cet angle. Jamais tu n’as voulu remplacer une famille par une autre. Aucune n’était plus importante et durant ces trois ans tu n’as manqué aucun rendez-vous, aucun moment important de la vie de tes quatre aînés parce que tu ne les aimais pas moins qu’Elmy. Tu te lèves à ton tour et tu t’approches de Blair mais tu ne la touches pas, c’est trop tôt pour ça. « Je n’ai pas de ‘nouvelle famille’, je n’ai qu’une seule famille et elle est composée de vous tous. Je sais que je vous déçois, j’en suis désolé. Vous avez toujours été ma priorité et il n’y a aucune vie, aucun univers dans lequel cela peut changer. Mais à cette priorité s’ajoute désormais Elmy. Et Helly a raison, elle a le droit de connaître sa famille comme vous avez le droit de la connaître. » Tu sens les larmes te monter aux yeux également. Tu passes une main sur ton visage avant de soupirer. « J’avais tellement peur et je voulais pas … J’sais plus en fait. J’ai été égoïste, c’est de ma faute et je comprends que vous m’en vouliez. Je … Je suis désolé ma puce. » Cela ne suffirait pas, pas du tout même mais tu n’avais rien à lui offrir d’autres que des excuses pour l’instant.

t'es bouleversée. tu ne sais plus quoi penser, ni quoi faire. tu ne t'attendais pas à ce genre d'informations. tu te mets en colère. les mots fusent, et t'as pas envie d'être tendre avec celui qui t'as élevé. tu lui demandes de quoi il a peur, pourquoi il n'a rien dit avant. - je n’ai pas pensé que vous me détesteriez, juste que vous m’en voudriez. c’était peut-être idiot mais j’avais pris tellement de soin toutes ces années à garder ma vie amoureuse loin de vous parce que vous avez toujours été ma priorité et que votre mère … mais vous avez le droit de me détester maintenant, c’est compréhensible. tu y es allée fort avec le mot détester. tu sais très bien que vous ne pourrez jamais détester votre père, mais il ne fait aucun doute que tes frères seront aussi déçus que toi. - je ne te déteste pas, j'suis incapable de te détester. je suis juste vraiment déçue que tu manques autant de confiance en nous pour nous cacher tout ça. quelques fois, t'as vraiment l'impression d'être considérée comme une enfant. t'es la petite dernière, celle qui a été surprotégée après le départ de la génitrice et tu ça t'allais bien, avant. mais maintenant, t'as plus envie de ça. t'as envie que les gens te fassent confiance, qu'ils te voient comme une adulte, même si ton comportement prouve très souvent le contraire. tu t'énerves. tu lui demandes pourquoi il n'a rien dit et s'il a pensé au fait que tes frères et toi, vous pouviez être heureux pour lui. -  sincèrement, non, je n’ai pas pensé que ce serait une option. tu passes une main dans tes cheveux. ton paternel a toujours tout fait pour vous, tu l'as toujours vu faire passer votre bonheur avant le sien. toi, t'as toujours voulu voir ton paternel heureux. enfant, tu cherchais à le caser avec les mamans célibataires de tes copines. - j’aimerais toujours ta mère, c’est un fait. mais je suis heureux avec helly et elle est vraiment fabuleuse. quand … quand tu seras en mesure de me pardonner, tu pourras le voir par toi-même, elle meurt d’envie de vous rencontrer. t'as rien contre helly. tu ne l'a connais pas. et puis, tu penses que ce n'est pas elle qui a tenu à ne rien vous dire. - j'suis certaine qu'elle est géniale, helly. mais n'en demande pas trop non plus. c'est pas de sa faute, mais je ne pense pas que la rencontrer trop vite soit la meilleure façon de faire les choses. comme de mentir sur une partie de sa vie pendant trois ans. mais tu te retiens de dire ça. cette femme, t'as pas envie de la rencontrer pour le moment. tu préfères ruminer ta colère. t'as déjà trop de choses à penser, alors t'as pas vraiment envie de rajouter ta belle-mère au tableau. t'as encore dû mal à te dire que ton père a une femme dans sa vie, mais tu vas bien devoir te faire à l'idée. tu vois bien qu'elle va rester un petit bout de temps. les larmes aux yeux, tu déverses ta colère sans vraiment réfléchir. à tes yeux, la femme et l'enfant ne sont qu'une nouvelle famille. t'as peur qu'il parte, qu'il vous abandonne pour sa copine. t'as aussi peur de passer après eux, après ta demi-soeur, après avoir été traitée comme une princesse pendant vingt ans. - je n’ai pas de ‘nouvelle famille’, je n’ai qu’une seule famille et elle est composée de vous tous. je sais que je vous déçois, j’en suis désolé. vous avez toujours été ma priorité et il n’y a aucune vie, aucun univers dans lequel cela peut changer. mais à cette priorité s’ajoute désormais elmy. et helly a raison, elle a le droit de connaître sa famille comme vous avez le droit de la connaître. tu fixes toujours ton géniteur. ses parents ne te rassurent pas vraiment. t'es bornée, et tellement bouleversée que tu ne peux pas sortir cette idée de nouvelle famille du crâne. tu comprends la peur qu'il a pu avoir par rapport à ta génitrice. tes frangins risquent de ne pas apprécier helly, avec cette impression qu'elle va remplacer cette maman que t'as jamais connu. toi, t'as pas peur qu'elle prenne la place de maman, mais plutôt qu'elle éloigne ton père de toi. de vous. tu ne connais rien d'elle, mise à part qu'elle a une fille après ton père, alors t'imagines tout et rien. - c'est faux. on est pas une famille. et on le sera très certainement jamais, parce que t'as rien dit. t'as tellement peur de notre réaction que t'as préféré nous mentir pendant trois ans sur ta relation et le fait qu'on a une soeur. j'me fiche complémentent que tu sois avec quelqu'un, c'est ta vie et pas la notre. mais t'as merdé. t'es vraiment déçue. les choses auraient pu être différentes si helly était entrée dans leurs vies plus tôt. tes frangins et toi, vous auriez pu l'accepter plus facilement même si ça aurait prit du temps. mais là, les choses vont se compliquer. t'as bien l'intention d'en parler avec tes frères, histoire de voir ce qu'ils en pensent. - j'avais tellement peur et je voulais pas … j'sais plus en fait. j’ai été égoïste, c’est de ma faute et je comprends que vous m’en vouliez. je … je suis désolé ma puce. tu secoues la tête. maintenant, t'es plus déçue qu'autre chose. tu ne sais pas vraiment quoi faire. ta colère semble s'estomper un peu aux fils des minutes, mais pas totalement. - je comprend pas. si t'étais vraiment heureux, pourquoi tu ne l'as pas dit ? tu penses vraiment que tes gosses débiles au point de ne pas vouloir ton bonheur ?

Il était temps pour toi de faire face à tes mensonges. Tu ne pouvais plus imposer cette vie secrète à Helly et tu ne voulais pas voir grandir votre fille dans un environnement fermé où tu la priverais d’une partie de toi. Plus elle allait grandir, plus les questions allaient se multiplier et plus mener cette double vie aurait été impossible. Tu n’avais d’ailleurs jamais réellement voulu vivre une quelconque double vie. Cela s’était fait comme ça et tu y avais trouvé un certain confort car cela t’avait permis d’échapper aux critiques de tes enfants, à leurs réactions que tu redoutais tant. Peut-être qu’introduire des femmes dans leur quotidien quand ils étaient plus jeunes aurait facilité les choses mais tu n’avais jamais voulu les présenter à quiconque qui ne resterait pas. Et même si tu avais du mal à comprendre pourquoi, Helly semblait décidée à continuer à partager sa vie avec toi. « je ne te déteste pas, j'suis incapable de te détester. je suis juste vraiment déçue que tu manques autant de confiance en nous pour nous cacher tout ça. » Etait-ce vraiment le problème ? Avais-tu manqué de confiance en tes enfants ? Maintenant que Blair présentait les choses ainsi, tu ne pouvais t’empêcher de te dire qu’il y avait sans doute un peu de cela. Mais ce n’était pas la raison principale. Vous ne parliez pas très souvent de Jane, tu ne savais pas si tes enfants avaient réellement fait leur deuil de cette relation qui avait représenté tellement pour toi … Etaient-ils prêts à voir Helly emménager dans cette maison qui les avait vus grandir ? Qu’ils le soient ou pas, Helly viendrait s’installer avec Elmy dans une chambre que tu comptais lui emménager dans les semaines et mois à venir. « Je sais que ça n’en a pas l’air mais j’ai confiance en vous. Je … Je ne voulais pas faire remonter de mauvais souvenirs, je ne voulais pas que vous pensiez que vous passeriez en second plan parce que vous serez toujours ma priorité. J’ai été égoïste. » Tu pouvais comprendre la déception de Blair et son point de vue mais elle ne pouvait pas te reprocher de ne pas avoir été là pour elle et ses frères ces trois dernières années. Tu avais répondu à chacun de leurs appels, de leurs invitations, de leurs textos. Tu avais été là pour tous les moments importants de leur vie et c’était quelque chose d’important pour toi. « j'suis certaine qu'elle est géniale, helly. mais n'en demande pas trop non plus. c'est pas de sa faute, mais je ne pense pas que la rencontrer trop vite soit la meilleure façon de faire les choses. » Blair avait raison et tu ne voulais pas précipiter une rencontre. Ce n’était pas ce que tu recherchais. Helly devait se douter que tes enfants ne voudraient pas la rencontrer de suite mais tu voulais que tes enfants comprennent que ce n’était pas elle qui avait demandé à ce que tu ne leur dises rien. C’était bel et bien toi et quand ils la rencontreraient, ils ne devaient pas lui en vouloir. Au contraire, c’était grâce à elle que vous aviez cette conversation. « Tu la rencontreras quand tu te sentiras prête, je ne veux pas forcer votre rencontre. Promets-moi juste de lui laisser une chance. Elle me pousse depuis le début à vous parler de cette situation, elle n’y est pour rien. » Helly était tombée amoureuse d’un homme bien compliqué et qui ne faisait pas toujours preuve du courage qu’elle méritait … Quand Blair te parle de ta ‘nouvelle famille’, ton coeur se serre parce que ce n’est pas de cette manière que tu vois les choses, cela n’a jamais fonctionné comme cela dans ton esprit. Et tu as envie qu’elle le comprenne. Ce n’est pas tes quatre aînés et Elmy d’un côté, pour toi c’est un tout. « c'est faux. on est pas une famille. et on le sera très certainement jamais, parce que t'as rien dit. t'as tellement peur de notre réaction que t'as préféré nous mentir pendant trois ans sur ta relation et le fait qu'on a une soeur. j'me fiche complémentent que tu sois avec quelqu'un, c'est ta vie et pas la notre. mais t'as merdé. » Tu ne pouvais pas la contredire car elle avait raison, tu avais bel et bien merdé. En voulant les protéger, tu avais fini par te protéger toi mais tout te retombait dessus. Oui, tu avais merdé, tu aurais dû parler d’Helly bien avant qu’Elmy n’entre dans votre vie mais tu ne l’avais pas fait. Tu n’ajoutes rien parce qu’il n’y a rien à ajouter à ces paroles. Tu espères au fond qu’un jour vous pourrez tout de même être une famille. Pas une famille parfaite mais une famille parce qu’Elmy méritait d’avoir des frères et des soeurs. « je comprend pas. si t'étais vraiment heureux, pourquoi tu ne l'as pas dit ? tu penses vraiment que tes gosses débiles au point de ne pas vouloir ton bonheur ?  » Tu soupires. Ce n’est pas une question de débilité ou d’intelligence, ce n’est vraiment pas la question. Tu n’avais jamais parlé de refaire ta vie, tu ne l’avais pas vraiment envisagé au départ de ton côté. Alors tu n’avais jamais vraiment testé le sujet avec tes enfants. Tu n’avais jamais vraiment pensé qu’ils seraient ravis de te voir avec une autre femme, de te voir revivre à nouveau. Pourtant, tu étais heureux, terriblement heureux avec Helly … « S’il y a une chose dont je suis persuadé c’est que vous êtes tous bien plus intelligents que moi dans cette famille. » Et la situation actuelle le montrait parfaitement bien. « Je ne voulais pas que vous pensiez que je vous abandonnais. Je ne voulais pas que vous pensiez que je balayais le souvenir de votre mère d’un revers de main. Je … Je suis heureux avec Helly, je ne voulais pas que vous m’en vouliez d’avoir retrouvé ce bonheur auprès de quelqu’un d’autre que votre mère. » Dis-tu en baissant les yeux. C’était peut-être ridicule mais la mort de Jane vous avait tous marquée et avait laissée des traces parfois invisibles mais bien présentes.

tu ne sais même plus comment réagir. tu es partagée entre une certaine colère et de la tristesse. alors tu restes sur la défensive. t'as bien l'intention de comprendre toute la situation, d'avoir tous les détails des événements depuis trois années. t'as envie d'obtenir toutes les informations qui pourront te permettre de décider de la marche à suivre. tu sais déjà que tu vas rester en retrait quelque temps, couper les ponts pour réfléchir à la situation. tu penses déjà a appeler tes frangins pour parler de tout ça. - je sais que ça n’en a pas l’air mais j’ai confiance en vous. je … je ne voulais pas faire remonter de mauvais souvenirs, je ne voulais pas que vous pensiez que vous passeriez en second plan parce que vous serez toujours ma priorité. j’ai été égoïste. t'es celle qui n'a jamais connu la génitrice, l'amour de la vie de ton paternel. t'as a peine passé quelques instants dans ses bras quand elle est décédée, tu n'as aucuns souvenirs avec elle. alors t'es sûrement celle qui aurait pu le mieux accepter cette relation. pourtant, tu en as pas l'envie pour le moment. - tu sais, j'pense que tout se serait bien passé si tu l'avais annoncé plus tôt. beaucoup plus tôt. tu peux être certain que ça va être beaucoup plus difficile à accepter pour nous. tu sais que tes frangins, avec du temps, ils auraient acceptés cette relation. et toi, t'aurais été la fille la plus heureuse du monde pour ton père. si seulement vous aviez apprit ça au début de sa relation avec helly. malheureusement, la réalité est tout autre. - de mauvais souvenirs ? les seuls souvenirs que j'ai c'est ton regard quand tu parlais d'elle. la tristesse dans tes yeux quand tu repensais au jour de son décès. c'est la première fois que je te vois heureux depuis qu'elle est partie. d'aussi loin que tu te souviennes, t'as jamais vu une femme au bras de son père. il ne vous a jamais présenté quelqu'un. pourtant, c'est pas faute d'avoir essayé de le caser, quand t'étais enfant. t'avais envie de le voir heureux, comme sur les photographies de famille, posées dans la maison, où maman était présente. tu passais plusieurs heures à les regarder, espérant retrouver chez ton géniteur cette joie de vivre. pourtant, en vingt années, c'est la première fois que tu le vois aussi heureux. et il faudra que tu remercies helly pour ça, tu sais très bien que c'est grâce à elle. - tu la rencontreras quand tu te sentiras prête, je ne veux pas forcer votre rencontre. promets-moi juste de lui laisser une chance. elle me pousse depuis le début à vous parler de cette situation, elle n’y est pour rien. tu hausses les épaules. tu verras le moment venu. pour l'instant, t'as pas envie de la rencontrer. t'as pas envie de faire connaissance, de te sociabiliser. - je verrais sur le moment. j'me connais, je vais très certainement faire des efforts pour apprendre à la connaitre, mais ça ne voudra pas dire que je te pardonne. t'es une personne rancunière, trop même. tu sis très bien qu'il va te falloir du temps pour digérer tout ça, pour rencontrer cette mystérieuse femme. cependant, tu dois bien reconnaître qu'elle n'y est pour rien, cette femme, elle ne mérite donc absolument pas ta méchanceté gratuite. - putain, j'arrive toujours pas à croire que t'as un autre enfant. c'est sûrement la présence d'un enfant qui rend tout ça beaucoup plus difficile à accepter. t'as toujours été habituée à être la petite dernière, la petite princesse de la famille. t'es cette impression d'être complètement débile, quand tu te rends compte que tu es jalouse d'un bébé d'une année. t'as pas envie de passer au second plan. même si tu n'habites plus dans la maison familiale depuis deux ans, t'as pas envie d'être écartée au profit d'un enfant. pathétique comme façon de penser, mais tu ne peux pas t'en empêcher. - s’il y a une chose dont je suis persuadé c’est que vous êtes tous bien plus intelligents que moi dans cette famille. tu ne dis rien, tu te contentes de fixer ton géniteur, attendant la suite de sa tirade. - je ne voulais pas que vous pensiez que je vous abandonnais. je ne voulais pas que vous pensiez que je balayais le souvenir de votre mère d’un revers de main. je … je suis heureux avec helly, je ne voulais pas que vous m’en vouliez d’avoir retrouvé ce bonheur auprès de quelqu’un d’autre que votre mère. tu secoues la tête. de ton point de vu, c'est pas parce qu'il a retrouvé quelqu'un que les souvenirs partagés avec ta génitrice vont disparaître. tu sais très bien que c'est pas le cas. tu sais qu'helly ne pourra jamais remplacer ta mère ou la place qu'elle a eu dans vos vies. - tu nous a pas abandonnés. t'as juste vécu dans le mensonge pendant trois ans, mais t'étais là pour nous. tu ne peux pas dire le contraire, ton père a toujours été présent pour votre famille, pour tes frangins et toi. il a toujours rappliqué quand vous aviez des problèmes plus ou moins grave. ton paternel, il a vraiment toujours été présent. et sachant que vous n'habitez plus avec lui depuis quelques années, vous n'aviez absolument rien vu de sa relation. - c'est pas en retombant amoureux que tu vas balayer sa mémoire ou son souvenir. enfin, je suis pas la mieux placer pour en parler. mais j'ai entendu dire qu'on oubli rarement son premier amour. tu ne sais pas si cette légende urbaine est véridique, mais t'es la preuve qu'il doit y avoir un fond de vérité. tu sais que ta génitrice, elle fera toujours partie de sa vie. déjà parce que les gros enfants sont encore présents, et que vous avez tous des caractéristiques qu'elle possédait. - pourquoi tu ne parles jamais d'elle ? tu ne t'ais jamais autorisé à parler de ta génitrice, à poser des questions à ton paternel. les informations que tu as sur elle te viennent de tes frangins qui partageaient leurs souvenirs avec toi.