i love the way you lie.

Pensez-vous être quelqu'un de bien ? : si vous voulez mon avis, il n'y a pas de bien ou de mauvais dans le monde. il n'y a que des gens qui veulent des choses et qui font tout pour l'obtenir. alors que ce soit perçu comme "bien" ou "mal" par le commun des mortels, moi je pense que tout ceci n'est que faux semblant et jalousie. parce que s'ils ont tous l'opportunité d'avoir ce qu'ils souhaitent, ils agissent tous de la même manière, il n'y a plus de vision qui diverge. vous voyez ce que je veux dire? Ta dernière bonne action ? : oh, j'ai bien dû donner une dizaine de millier de dollars à cette soirée de gala une fois. c'était un événement de charité. ne me demandez pas pour quel organisme, je ne m'en souviens plus et je m'en fiche royalement. Tes plus gros pêchés ? : hmm... j'hésite... la luxure sans aucun doute. j'en connais une qui ne saurait démentir. mais en second... je dirais l'avarice? sans doute cela me correspond-il bien oui.

Je porte un verre de Chardonnay à mes lèvres. Le vin blanc, frais tout juste sorti du réfrigérateur, rempli à moitié son récipient entre mes doigts. Un gros verre ballon stylisé, mon verre de prédilection. La télé résonne au loin dans l'autre pièce, je reste accoudée les yeux dans le vague à attendre que le temps passe. Mon esprit divague, je repense à la nuit d'hier. Killian n'est encore pas rentré, il a sans doute passé la nuit chez une nouvelle maîtresse, mais je n'ai pas passé la nuit dans mon lit non plus. Cela fait plusieurs mois maintenant que j'entretiens cette relation extraconjugale avec ma récente amie Yoshka. Il y aurait de quoi se sentir gênée, se sentir mal dans sa peau, ou mal à l'aise. Mais pas moi. Après tout, c'est lui est parti coucher ailleurs le premier. Et puis... Elle en vaut la peine. Ne vaut-elle pas tous les sacrifices du monde? Eh Meelo... Je n'en suis pas encore là. Je secoue la tête frénétiquement pour me ramener à l'essentiel et au moment présent. Martha, la femme de ménage, passe dans la cuisine et me demande si je souhaite quelque chose. Ce à quoi je réponds que non et qu'elle peut vaquer à ses occupations. Une notification retenti, la vibration du sms dans ma poche. Est-ce que c'est elle qui m'écrit? Devrais-je aller la retrouver dans la dépendance? Dans la piscine chauffée? Mon cœur s'emballe, je sens mon souffle s’accélérer! Puis tout retombe aussitôt. Ce n'est que Marc. Mon assistant pour la campagne au poste de Maire qui m'envoie les nouveaux sondages et rapports que je lui réclame tous les jours. Parce que oui messieurs dames, je souhaite me lancer dans une petite carrière politique et pourquoi mettre mon argent à profit? J'aime cette petite communauté et je souhaite plus que tout la rendre encore plus belle. Je réponds au message avec une simple emote de pouce en l'air et repose mon téléphone sur le comptoir de marbre du plan de travail. Et je retourne à mes pensées, aidée par le vin qui commence à faire son office en jouant avec mon esprit. Yoshka passe par là. La belle brune rentre de sa nuit de travail au club du centre-ville et s'imagine sans doute être seule à cette heure. Elle file jusque dans ses quartiers attitrés et l'envie de la rejoindre m'étreint le cœur et m’enserre les tripes. Alors ni une ni deux, je pose mon verre et file suivre ses pas. Un couloir, un escalier pour monter au premier étage, un autre couloir puis la chambre. La porte n'est pas fermée. Yo se pense seule et ne prend pas le soin de s'assurer qu'elle n'est pas vue. Alors je me colle à l'interstice. Je l'observe d'un œil lubrique et d'un air langoureux. Elle se dévêt rapidement, le spectacle mériterait de durer plus longtemps, les mouvements pourraient être lascifs et séduisants, mais rien n'y fait. Une boule de chaleur gonfle dans mon bas-ventre. Il me vient l'envie d'y poser ma main et d'apaiser cet incendie qui menacer de me brûler vive. Mais je me retiens. Je n'ose pas. Elle pourrait se retourner et me voir. Mais pourquoi serais-je gênée? Avec n'importe qui je l'aurais fait. Mais je ne veux pas paraître moins que parfaite avec elle. Alors je me ravise. Je m'abstiens. Je recule, et je m'efface, la laissant se reposer pour la journée. Un souffle m’échappe, un petit râle plaintif. Elle me manque déjà.